Impiété et trahison ?
Par Bachir Medjahed – C’est toujours le grand embarras à la veille de chaque élection. Il ne s’agit pas de voter pour qui, pour quoi, mais surtout contre qui et contre quoi. Certainement ou probablement pour certains, on ne veut pas voter contre l’islam, comme on ne veut pas voter contre Novembre. Plus d’un demi-siècle depuis l’indépendance, nous en sommes encore à nous créer nos propres obstacles.
On parle d’alliance verte, c’est-à-dire des partis islamistes et en parler signifie qu’il est acceptable que cette alliance prenne en otage la religion. Sinon, pourquoi la couleur verte ? Il y a quand même un grand malaise quand un parti se présente au nom de l’islam pour conquérir le pouvoir central et local. Même seulement une APC. Voter contre ce parti signifierait-il voter contre l’islam ? Faudrait-il accepter d’autres amalgames après celui qui veut que soit confondu l’islam avec le terrorisme ?
Il n’y a pas que l’islam. Il y a également l’histoire de la guerre de Libération nationale. Il y a un grand malaise quand un parti se présente comme celui qui a conduit et gagné la guerre d’indépendance pour conquérir le pouvoir central et local. Même une APC. Voter contre ce parti signifierait-il voter contre la Révolution de Novembre ?
Refuser de voter contre l’alliance verte et tout parti autoproclamé portant seul le fardeau de la foi en Dieu ou contre tout parti disant emmagasiner tout l’amour pour la nation au titre de monopole, serait-ce à la fois blasphémer et être harki ?
Depuis la constitutionnalisation de la langue amazighe, de l’institutionnalisation de Yennayer, en principe, le pays est mis à l’abri de l’ethnicisation des relations intercommunautaires, donc de la politisation de l’identité. En principe.
B. M.
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