Ghaza : l’agence de l’ONU pour les réfugiés retire une partie de son personnel
L’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens a annoncé lundi le retrait provisoire d’une partie de son personnel de la bande de Ghaza en raison d’incidents «alarmants» liés à des suppressions de postes consécutives à l’arrêt des financements américains. L’Unrwa a annoncé qu’elle supprimait 250 postes à Ghaza et en Cisjordanie occupée, et qu’elle transformait 500 autres en mi-temps après que les Etats-Unis eurent décidé de lui couper les fonds.
L’agence fait à présent face aux protestations dans la bande de Ghaza. Elle fait travailler dans cette enclave palestinienne sous blocus du personnel étranger, mais aussi des milliers de Palestiniens qui font eux-mêmes vivre des dizaines de milliers d’autres. L’agence a été confrontée, au cours des dernières semaines, à une «série d’incidents alarmants affectant la sécurité de son personnel» international et local, a-t-elle dit dans un communiqué. Lundi, des collaborateurs ont été «harcelés» par des manifestants qui s’en sont pris spécifiquement à certains cadres, a-t-elle rapporté.
Les faits se sont déroulés lors d’une réunion de travail dans un hôtel de la ville de Ghaza, perturbée par environ 200 manifestants, a dit un responsable de l’agence cité par des agences. Une dizaine de collaborateurs étrangers ont donc, par sécurité, quitté l’enclave palestinienne via Israël, lundi, a-t-il dit. Seuls le directeur des opérations et cinq autres collaborateurs étrangers, sur un effectif habituel de 19 internationaux, restent sur place, a indiqué une autre source proche de l’agence.
L’Unwra, qui vient en aide à des millions de Palestiniens dans les Territoires occupés et dans la région, joue un rôle primordial dans l’enclave gazaouie soumise au blocus israélien depuis plus d’une décennie.
La décision des Etats-Unis, plus gros contributeur au budget de l’Unrwa, avec 350 millions de dollars versés en 2017, a plongé l’agence dans une grave crise financière. L’administration Trump justifie sa décision par le refus de contribuer de manière disproportionnée au fonctionnement de l’agence, et par le modèle même de l’Unrwa qui, selon elle, amplifie d’année en année le nombre de Palestiniens éligibles au statut de réfugiés.
Les Palestiniens dénoncent dans l’arrêt du financement américain un alignement de plus, dans une longue liste, de l’administration Trump sur les positions de l’occupant israélien.
R. I.