Un écrivain saoudien lance un mouvement contre les Al-Saoud
Par R. Mahmoudi – L’universitaire et écrivain saoudien Merzouk Machaan El-Atibi a annoncé, à partir de Paris, la création d’un mouvement d’opposition au régime actuel de son pays qui regroupe, selon lui, des dizaines de milliers d’adhérents.
Appelé «Mouvement de mobilisation nationale», cette initiative ambitionne de rassembler tous ceux qui, à l’intérieur comme à l’extérieur du royaume wahhabite, se sentent révoltés par l’autoritarisme du prince héritier, Mohammed Ben Salmane, et les niveaux atteints par la corruption dans le royaume, qu’il nomme plus que par «Péninsule arabique».
Dans sa déclaration, postée dimanche sur Twitter et immédiatement relayée par de nombreux activistes arabes, l’opposant saoudien explique que son mouvement milite pour l’instauration d’un système fondé sur la bonne gouvernance dans la Péninsule arabique et qui protège les intérêts des citoyens. «Le régime saoudien, lit-on dans le texte, n’a pas répondu aux appels à la réforme, et ne le fera pas. Il s’est, au contraire, enfoncé dans les pratiques de la corruption et de la répression, tout en exposant le pays au danger.»
L’initiateur du mouvement accuse nommément Mohammed Ben Salmane de continuer à «mépriser le peuple, en faisant fi de tous les préceptes islamiques et les traditions arabes», allusion à la vague de modernisation ordonnée par le prince héritier, allant de l’autorisation accordée à la femme de conduire une voiture, jusqu’à l’organisation, en terre saoudienne, de concerts de musique mixtes. Deux événements qui ont bouleversé la société saoudienne considérée comme la société la plus fermée du monde.
C’est bien la première fois qu’une initiative politique d’opposition émane de la société civile saoudienne mais certains observateurs n’écartent pas l’implication, directe ou indirecte, de quelques pontes du régime lésés ou carrément marginalisés par la nouvelle politique du Palais, depuis notamment la séquestration de dizaines de princes et d’hommes d’affaires, dont certains ont été ruinés par le chantage auquel ils avaient été soumis pour échapper à des condamnations.
R. M.
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