Dépérissement diplomatique
Par Rabah Toubal – La diplomatie algérienne était jadis considérée comme une redoutable machine au service d’un pouvoir ambitieux, porté par le retentissement mondial de la Révolution du 1er Novembre 1954, qui a fait voir de toutes les couleurs au colonialisme français et à son allié l’impérialisme américain, en défendant avec brio ce qu’elle considérait comme de justes causes, avec lesquelles l’Algérie indépendante était solidaire et qu’elle soutenait financièrement et militairement et défendait diplomatiquement dans tous les forts régionaux et internationaux. Elle a commencé à péricliter avec la dramatique crise politique, économique et sociale qui a profondément secoué le pays, à la mi-1980 et durant la décennie 1990, au cours de laquelle l’Etat algérien avait failli s’effondrer sous les coups de boutoir du terrorisme islamiste et de ses alliés arabes et occidentaux qui ont imposé à notre pays un embargo criminel, afin de prendre leur revanche sur un pays, dont les positions progressistes contrariaient leurs calculs revanchards et leurs convoitises néocoloniales.
Après le renouveau enregistré au début des années 2000, essentiellement dû à «l’effet Bouteflika» qui a duré jusqu’à ses longues hospitalisations et convalescences, en 2005, 2006 et 2013, à la suite de graves maladies, la diplomatie algérienne a rechuté et sombré dans un coma durable que ni les visites à Alger de personnalités étrangères ni les rituels communiqués d’approbation ou de protestation de la présidence de la République ou du ministère des Affaires étrangères n’ont pu ressusciter.
Depuis, elle poursuit un processus d’étiolement inquiétant, aggravé par l’adoption d’un profil bas préjudiciable aux intérêts stratégiques de notre pays, dans sa région sous haute tension et ailleurs dans le monde, bouleversé par de nombreux contentieux et conflits et menacé de fléaux sociaux et écologiques majeurs.
R. T.
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