Les Israéliens concourront avec leur drapeau : les Emirats s’apprêtent à normaliser leurs relations avec Tel-Aviv
Par Sadek Sahraoui – La Fédération internationale de judo (FIJ) n’a plus d’objection à ce qu’Abu Dhabi organise du 25 au 27 octobre prochains son tournoi de judo. Concrètement, cela veut dire que les autorités émiraties ont fini par accepter que des athlètes israéliens concourent chez elles avec leur drapeau et hymne national, contrairement aux tournois d’octobre 2017 durant lesquels elles avaient refusé de faire jouer l’hymne israélien et avaient interdit aux représentants de l’Etat hébreux de porter des signes identifiant leur nationalité.
Selon la presse israélienne qui divulgue l’information, les autorités émiraties ont même fourni à la FIJ une lettre de garantie dans laquelle elles assurent que tous les athlètes auront le droit de participer à leurs tournois dans les mêmes conditions. En cas de refus, la FIJ avait menacé cette année d’interdire aux Emirats d’accueillir des compétitions organisées sous son égide.
Le changement d’attitude des Emiratis sur la question pourrait confirmer l’intention de Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane de normaliser les relations de son pays avec l’Etat hébreux. Si elle venait à se confirmer, la décision d’Abu Dhabi n’ira certainement pas sans affaiblir la cause palestinienne et la position des Arabes à l’égard d’Israël, une position qui, quoi qu’on dise, reste pour le moment assez cohérente.
Quoi qu’il en soit, il ne serait pas étonnant de voir les Emirats trahir «la cause arabe et les Palestiniens». Le pays entretient déjà d’excellentes relations avec Tel-Aviv, à en croire la presse américaine. The New Yorker a révélé ainsi, en juin dernier, que les deux pays ont entretenu durant ces deux dernières décennies «des relations secrètes mais extrêmement étroites qui se seraient concentrées dans une grande mesure sur la collaboration dans le domaine des échanges en matière de renseignement et de la sécurité».
Selon la même source, «ces relations auraient été lancées au milieu des années 1990 alors qu’Israël avait pour Premier ministre Yitzhak Rabin». Côté émirati, les contacts auraient été assurés par le prince héritier Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane.
S. S.
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