Comment l’Algérie a «inspiré» la réforme du système éducatif marocain
Le politologue et chercheur marocain, proche du Makhzen, Hassan Aourid estime que «la guerre civile» en Algérie durant les années 1990 «était la raison directe ayant incité le Maroc à entreprendre la réforme de son système éducatif afin d’éviter les conséquences désastreuses engendrées par le système éducatif algérien, et notamment par l’arabisation».
S’exprimant, jeudi, dans la ville marocaine de Salé, lors d’une conférence consacrée à la question de l’éducation «Entre la gestion technique et le projet de société», Hassan Aourid croit avoir compris de «la sonnette d’alarme», tirée par l’ancien roi du Maroc en 1995, et suivie de la désarabisation de certaines filières d’enseignement, que «la guerre civile» qui endeuillait alors le voisin de l’Est était la conséquence directe de l’arabisation de l’école.
Selon le conférencier, l’arabisation du système éducatif algérien «a provoqué une certaine fracture entre les différentes couches sociales, dans un sens où ceux qui avaient été formés en arabe ne trouvaient pas de débouchés sur le marché d’emploi, ce qui a fait d’eux la chair à canon de la guerre civile, avec des massacres qui ont fait des dizaines de milliers de victimes», renchérit-il.
Tournant autour du même sujet, avec un cynisme qui transparaît dans chaque articulation, le conférencier dira encore qu’il était clair que l’enseignement au Maroc était médiocre, mais «je crois que l’une des raisons qui avait poussé la plus haute autorité du pays (autrement dit Hassan II) à se pencher sur la question de l’éducation et à s’interroger sur l’arabisation et ses retombées morales, c’est ce qui s’est passé en Algérie, et ce dans le but de se ressaisir et d’éviter une régression fatale», conclut le conférencier marocain.
R. M.
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