Trump au roi Salmane : «Vous ne tiendriez pas deux semaines sans nous»
Le président américain, Donald Trump, a infligé une humiliation au roi Salmane d’Arabie Saoudite qui montre que les Etats-Unis n’ont aucune sorte de considération pour la monarchie wahhabite qu’ils considèrent comme une vache à traire.
Dans un meeting animé, mardi, devant ses partisans dans le Mississippi, Donald Trump a traîné dans la boue le roi Salmane, monarque qui, selon lui, n’aurait pas pu tenir plus de deux semaines au pouvoir sans le soutien des Etats-Unis. «Nous protégeons l’Arabie Saoudite. Ils sont riches. J’aime le roi Salmane. Mais je lui ai dit : ‘’Nous vous protégeons mais vous ne resteriez pas au pouvoir pour deux semaines sans nous, vous devez payer pour vos capacités militaires’’.» Jamais un président américain n’a autant humilié un monarque saoudien.
Le locataire de la Maison-Blanche a révélé avoir tenu ces propos au roi d’Arabie Saoudite lors d’un entretien téléphonique. Il n’a pas précisé la date à laquelle il s’est entretenu avec le roi saoudien et a tenu ces propos. L’agence officielle saoudienne SPA avait néanmoins rapporté qu’un entretien téléphonique avait eu lieu samedi dernier entre les deux hommes qui avaient discuté de la stabilisation du marché pétrolier.
Par ses menaces à peine voilées, Donald Trump suggère donc au roi Salmane de pomper plus de pétrole pour inonder le marché et faire ainsi baisser le prix de l’or noir. Prix que Washington juge actuellement trop élevé. Le président américain «invite» aussi le roi Salmane à payer plus pour assurer la protection de l’Arabie Saoudite et être assuré de rester sur le trône.
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump tient des propos aussi dégradants à l’encontre de Riyad. Alors qu’il était encore candidat à l’investiture républicaine, en avril 2016, Trump avait répondu violemment à des avertissements de Riyad qui s’inquiétait d’une adoption par le Congrès américain d’un projet de loi relatif aux attentats du 11 Septembre. «Regardez, nous protégeons l’Arabie Saoudite. Nous les protégeons en échange de presque rien. Et sans notre protection, ils ne survivraient pas plus d’une semaine. Nous les protégeons comme nous protégeons d’autres», avait-il alors lancé.
Le milliardaire avait estimé que les Etats-Unis n’étaient pas «correctement remboursés». «Et l’on se demande pourquoi notre dette (publique) s’élève à 19 trillions de dollars… En tout cas, nous sommes les policiers du monde… et nous ne recevons pas ce qui nous est dû», avait-il conclu.
S. S.
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