Une camarade de classe française de Djamila Bouhired nous écrit
Par Lina S. – Elle s’appelle Irène Perrot. Elle a adressé un message à Algeriepatriotique dont elle aimerait qu’il parvienne à la moudjahida Djamila Bouhired avec laquelle elle était sur les bancs de la même école à Alger.
«Djamila était très jolie. Elle était blonde rousse. Cheveux raides, relevés en rouleau intérieur en bas. Très bien coiffée. Les yeux clairs. Elle allait à l’école avec moi. Je suis surprise de voir qu’elle avait deux ans de plus que moi. Elle était chouchou des maîtresses», a écrit cette Française qui qualifie son ancienne camarade de classe de «très gentille fille».
«Le jour où elle a posé la bombe au Millimètre Bar (écrit ainsi, voulant dire Milk Bar, où une bombe fut déposée par Zohra Drif en 1956, ndlr», je me trouvais sur le trottoir, en face, je venais de traverser, j’étais avec deux amies, une voulait voir un imperméable dans la vitrine du magasin en face un peu plus loin», raconte Irène Perrot. «J’ai été surprise lorsque j’ai appris qu’elle faisait partie des poseurs de bombes», ajoute-t-elle.
«Je ne sais pas ce que ça me ferait de la revoir, je ne sais pas si l’on se reconnaîtrait…», a-t-elle confié, marquée sans doute par les souvenirs de la guerre. Irène Perrot semble se remémorer vaguement cette période, Djamila Bouhired ayant effectivement fait partie du «réseau bombes» mais n’ayant pas participé directement à l’action du Milk Bar, bien qu’elle fût effectivement combattante dans la Zone autonome d’Alger aux côtés de Yacef Saâdi.
On ne sait pas dans quel camp se positionnait cette Française native d’Algérie ni ce que la moudjahida Djamila Bouhired pensera de ce message qu’elle lui adresse à travers Algeriepatriotique. Ce n’est, d’ailleurs, pas la première fois que des anciens Français d’Algérie nous écrivent dans un contexte marqué par la polémique autour du retour des pieds-noirs. Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a déclaré, à ce propos justement, que ce dossier n’était pas à l’ordre du jour.
Djamila Bouhired répondra-t-elle à son ancienne camarade de classe aujourd’hui âgée de 81 ans ?
L. S.
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