Affaire Khashoggi : les milliardaires mettent les Al-Saoud en quarantaine
De Londres, Sonia L.-S. – Le monde des affaires saoudien qui s’enthousiasmait encore il y a un an pour les pharaoniques ambitions économiques du prince héritier Mohammed Ben Salmane, a été ébranlé par le gel par le milliardaire britannique Richard Branson de ses projets dans ce pays et le retrait de plusieurs autres partenaires impliqués dans le «Davos du désert» cher au nouvel homme fort de Riyad.
Le milliardaire britannique Richard Branson, fondateur du groupe Virgin et l’un des invités qui les plus engagés lors du premier «Davos du désert» organisé l’année dernière, a carrément décidé de suspendre plusieurs projets d’affaires avec le royaume d’Arabie Saoudite. Les Al-Saoud, pour rappel, avaient conféré au richissime homme d’affaires britannique le rang de conseiller dans le tourisme et ce dernier avait promis d’investir un milliard de dollars dans ses projets de tourisme spatial. «Si ce qui a été rapporté à propos de la disparition du journaliste Jamal Khashoggi est véridique, cela changerait radicalement les perspectives d’affaires de tous les Occidentaux vis-à-vis du gouvernement saoudien», a précisé Richard Branson dans un communiqué publié jeudi soir.
Le quotidien économique britannique The Financial Times a, pour sa part, décidé d’apparaître sur la liste des médias partenaires qui ont décidé de boycotter la deuxième édition du sommet «Future Investment Initiative» prévu du 23 au 25 octobre à Riyad. Le très réputé journal britannique «ne sera pas partenaire de l’événement tant que la disparition du journaliste Jamal Khashoggi restera inexpliquée», a annoncé ce vendredi son rédacteur en chef, Lionel Barber, sur son compte Twitter.
La liste risque de s’allonger dans les prochaines heures, d’autres prestigieux partenaires tels que The New York Times et The Economist avaient déjà retiré leur soutien à cette conférence, vitrine du plan «Vision 2030» de l’Arabie Saoudite, censé transformer le premier exportateur mondial de pétrole en géant technologique et touristique. Il s’agit d’une réaction naturelle de ces grands titres de la presse internationale après la disparition énigmatique du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, éditorialiste critique contre le régime dictatorial saoudien et collaborateur du Washington Post, qui n’a plus donné signe de vie depuis qu’il s’est rendu le 2 octobre dernier au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul et n’en est plus sorti.
S. L.-S.
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