Conséquence des propos racistes de Naïma Salhi : la Kabylie boycotte l’arabe
Par Houneïda Acil – En réponse à certaines régions du pays dont les lycéens ont refusé d’étudier tamazight, depuis quelques jours, des lycéens de la Kabylie boycottent l’étude de la langue arabe. Les élèves d’Ath Zmenzer, à Tizi Ouzou, sont sortis en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Journée sans langue arabe ni à l’école ni dans l’administration».
Hier, c’était au tour des élèves du lycée Abderrahmane El-Illouli de Larbaâ Nath Irathen de boycotter les cours de langue arabe. «Refusez tamazight, nous refuserons l’arabe !» : un message qui revient très souvent depuis l’officialisation de la langue amazighe.
Ce mercredi matin, les élèves du lycée Khouas Ahcène, aux Ouadhias (Tizi Ouzou) ont refusé de rejoindre leurs classes, clamant : «Ma ulach tamazight, ulach, ulach, ulach…» (s’il n’y a pas tamazight, il n’y aura rien d’autre).
Le refus d’étudier tamazight est considéré comme une offense et est qualifié de réaction «raciste» par la majorité de la population amazighophone, notamment en l’absence d’une volonté ferme de l’Etat pour l’enseignement de cette langue ancestrale. La réaction des lycéens de Kabylie en est la conséquence directe. Si l’Etat n’accélère pas la mise en place de l’Académie amazighe prévue dans la Constitution, les choses pourraient dégénérer.
Certains parents d’élèves de cette région du pays pensent déjà à exiger l’enseignement de toutes les matières en tamazight à partir du deuxième trimestre, en reportant l’obligation de l’enseignement de l’arabe jusqu’à ce que toutes les écoles d’Algérie enseignent tamazight avec un volume horaire égal.
Sollicité par Algeriepatriotique, Moussa Tertag, spécialiste en communication, affirme : «Quand l’Etat ferme les yeux devant les dérives d’une députée qui appelle ouvertement à boycotter l’enseignement d’une langue nationale et officielle inscrite dans la Constitution, et lorsqu’il ferme les yeux sur des commentaires sur les réseaux sociaux qui dénigrent ouvertement toute une région, il faut s’attendre à tous les glissements et à toutes les dérives». Et de préciser qu’«il ne faut pas s’attendre d’une région qui arrive péniblement à panser les blessures de 127 jeunes tués avec des balles explosives et des milliers de blessés, certains handicapés à vie, à rester de marbre devant tant de haine raciale et d’attaques sous les yeux complaisants de l’Etat».
Notre source pointe «l’absence de l’Etat et son «manque d’autorité» en raison desquels «toutes les manipulations sont possibles et toutes les actions sont permises et même compréhensibles».
Notre interlocuteur dit être «choqué» par rapport à la «réaction épidermique d’une certaine presse lorsque des jeunes citoyens de Kabylie refusent d’étudier l’arabe en réaction à l’autre qui le provoque et enterre sa tête dans le sable lorsque cet autre manifeste contre tamazight». «Le problème n’est jamais dans la jeunesse de Kabylie qui a accepté des décennies durant d’étudier l’arabe, mais dans ces jeunes d’autres régions qui refusent en parallèle d’étudier tamazight», indique Moussa Tertag qui précise qu’il «ne faut quand même pas s’attendre des jeunes de Kabylie qu’on leur dise « yan3al waldikoum » et eux de répondre : « yarhem waldikoum« ». Selon lui, la Kabylie en a marre de courber à chaque fois l’échine et recevoir tous les coups pour sauvegarder l’unité nationale. «Ces jeunes veulent dire une chose : ou nous sommes égaux et nous existons tous ensemble pour le meilleur et pour le pire, ou chacun va de son côté», conclut Moussa Tertag.
Voilà ce qui arrive quand une députée islamo-fasciste, répondant au nom de Naïma Salhi, tient des propos racistes et nauséabonds, en toute impunité, contre un symbole de l’identité nationale : tamazight.
H. A.
Comment (270)