Interview – Cesare Trevisani : «L’Algérie est un partenaire clé pour l’Italie»
La Chambre de commerce italo-arabe a organisé hier la deuxième édition du forum d’affaires entre l’Italie et le monde arabe, et ce au siège du patronat italien, la Confindustria, en présence de nombreuses personnalités politiques, diplomatiques et industrielles de premier plan.
Les confidences recueillies ici et là dans les coulisses de ce forum et par lesquelles d’importants acteurs sur la scène économique italienne relevaient que la diversification des échanges à laquelle appelle Alger et le rééquilibrage de la balance commerciale que souhaite Rome, devrait inciter l’Algérie et l’Italie à adapter leur stratégie de coopération à ces deux besoins, car, pour le reste, les opérateurs italiens ne tarissent pas d’éloges sur les possibilités et les opportunités d’affaires qu’offre l’Algérie.
En marge des activités de cet important événement, l’artisan principal du succès de ce forum, Cesare Trevisani, fin connaisseur des questions algériennes et vice-président du Groupe Trevi, a bien voulu dresser avec Algeriepatriotique un premier bilan de ce forum – devenu en l’espace de deux ans un rendez-vous incontournable sur la scène économique italienne – et un état des lieux des relations économiques italo-algériennes.
Algeriepatriotique : Dans vos discours, il est beaucoup question de continuité…
Cesare Trevisani : Nous entretenons avec certains pays arabes des relations commerciales qui remontent à plus d’un siècle, des pays comme l’Algérie sont pour nous des partenaires stratégiques à tous les niveaux et sur tous les plans. Nous sommes les premiers clients de nombre de pays participant à ce forum, c’est dire qu’au cours des décennies, nous avons acquis une position que ce forum est bien décidé à préserver et nous comptons multiplier les initiatives avec nos partenaires pour la renforcer, le tout s’inscrivant dans la continuité. Donc, continuité…
Sur le plan bilatéral, vu d’Alger, le besoin est de diversifier nos échanges commerciaux. Partagez-vous ce constat ?
Permettez-moi, tout d’abord, de dire que l’Algérie est un partenaire clé pour notre économie. Partant de ce fait acquis, les récentes visites de responsables et opérateurs algériens et italiens de part et d’autre de la Méditerranée ont, à mon humble avis, voulu signifier une constante toute simple : d’importantes mesures sont à l’étude pour donner une nouvelle impulsion à la coopération économique entre les deux pays et perfectionner ensemble une amorce ciblée dans les rapports entre les deux Etats, dans le but d’une plus grande diversification de nos échanges bilatéraux. De même, durant ces dernières années, l’Algérie a mis en place et créé une base et une infrastructure industrielle qui intéressent beaucoup nos PME/PMI. Nous agirons donc dans ce sens, sans bien sûr délaisser les secteurs traditionnels, tels que les hydrocarbures, les travaux d’infrastructures, etc.
Notre processus économique national exige davantage de transfert de savoir-faire et de complémentarité avec nos partenaires italiens…
Je partage ce vœu et je ferai de mon possible pour y parvenir. Notre institution est à la disposition des autorités sectorielles de l’Algérie pour établir conjointement un plan de travail à très court terme, pour réussir l’intégration graduelle des entreprises italiennes en Algérie dans divers secteurs. Je pense notamment à la mécanique, l’agro-industrie, l’environnement, l’innovation technologique et d’autres domaines encore.
Pour ma part – et vous avez eu à le constater directement –, il s’agira de redéfinir les axes d’une coopération de type plus immédiat, car la volonté politique existe de part et d’autre et la solution est dans notre camp, nous les industriels.
Propos recueillis à Rome par Mourad Rouighi
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