Les Al-Saoud passent aux aveux : «Oui, nous avons tué Jamal Khashoggi !»
Par Sadek Sahraoui – Acculés par la communauté internationale, les Al-Saoud ont confirmé ce vendredi soir que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, disparu depuis le 2 octobre dernier, a bien été tué au consulat d’Istanbul. Cette confirmation a été donnée via les médias officiels du royaume. Dans un même temps, Riyad a annoncé le limogeage d’un haut responsable du renseignement. «Ahmad Al-Assiri, vice-président du service général de renseignement, a été renvoyé de sa fonction», ont annoncé les médias officiels, citant un décret royal. Un conseiller de haut rang à la cour royale a, lui aussi, été limogé, selon la même source.
Cette sortie des autorités saoudiennes intervient 24 heures après que le président américain, Donald Trump, eut menacé Riyad de «très graves» conséquences si la responsabilité saoudienne dans l’assassinat de Jamal Khashoggi était confirmée. La réaction de Washington, principal protecteur du régime wahhabite, a mis les Al-Saoud dos au mur, lesquels ont dû ainsi sacrifier un fusible dans une tentative de sauver le trône d’une chute certaine.
Les dignitaires du régime se sont, à cet effet, réunis récemment, et des bruits sur une possible destitution avant-terme du prince héritier Mohammed Ben Salmane, ont circulé. Le roi et ses proches ont, semble-t-il, déjà choisi le remplaçant de son fils, éclaboussé par l’assassinat de Jamal Khashoggi dont tout prête à croire qu’il aurait commandité l’assassinat et l’horrible décapitation à l’intérieur du consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul. Le journaliste, opposé au régime rétrograde de Riyad, a été attiré dans un guet-apens dans une institution diplomatique à l’extérieur de l’Arabie Saoudite. La victime s’y est rendue sans penser que les Al-Saoud étaient capables du pire. Il n’en sortira plus vivant.
La journaliste française Christine Ockrent a révélé récemment que Mohammed Ben Salmane aurait voulu passer un marché avec Jamal Khashoggi pour pousser ce dernier à cesser son opposition aux Al-Saoud. Christine Ockrent affirme avoir obtenu ces informations de ses sources à Riyad. Une révélation qui enfonce le fils du roi et pourrait confirmer son implication directe dans l’assassinat du journaliste opposant.
S. S.
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