Potentiel algérien
Par Akram Chorfi – Le développement des exportations hors hydrocarbures reste tributaire de paramètres multiples qui impliquent, à différents niveaux, l’ensemble des acteurs institutionnels et économiques. Et à considérer les différents points à prendre en charge dans ce domaine, on comprend qu’il s’agit-là d’une question de stratégie.
Le développement d’une capacité à l’export relève d’une stratégie globale qui pense la mobilisation, d’amont en aval du processus, comme un acte unique au service d’un objectif unique. Pour pouvoir exporter, hors matières énergétiques brutes et dérivés du pétrole, il faut se redéployer stratégiquement en pensant que l’entreprise que l’on voudrait préparer à aller vers l’exportation fait partie d’un environnement économique qui doit, au même titre que l’entreprise, faire l’objet d’une préparation conséquente.
Autrement dit, il ne suffit pas, pour aller vers l’exportation, de procéder à la rituelle mise à niveau de l’entreprise, avec ses différentes articulations. Il faut également une mise à niveau générale de l’environnement et des acteurs en charge d’accompagner l’entreprise à l’international, ainsi qu’une promotion et un soutien à l’investissement dans les projets et les secteurs compétitifs générateurs de produits à forte valeur ajoutée à l’export.
La structure des exportations algériennes demeure dominée par les produits dérivés des hydrocarbures et les matières premières exportées en l’état, alors que la part des produits, notamment alimentaire, dont le potentiel à l’export est très important en Algérie, demeure très faible, dont les produits manufacturés.
La problématique des exportations se pose donc de plusieurs façons en Algérie et peut être appréhendée sous plusieurs angles. Le premier angle, c’est de constater l’absence, en entreprise, d’une culture de l’exportation et d’y préparer conséquemment celle-ci, avec ce que cela implique comme mobilisation de moyens financiers et d’expertise, ainsi que des ressources humaines pérennes.
Ainsi, à une entreprise qui se prépare à exporter, il sera exigé un Smig de dispositions qui consistent dans un management de haut niveau, la modernisation de l’outil de production, l’innovation et la création de nouveaux produits, l’adaptation qualitative et de prix aux exigences des marchés étrangers et le respect des délais.
Le deuxième angle, et pas des moindres, c’est celui qui consiste à constater la présence effective sur le marché d’un nombre donné d’entreprises qui ont des produits méritants et qui sont en mesure d’exporter, et de les y aider, en les accompagnant et en les aidant à conquérir des marchés.
Le troisième et dernier angle, c’est enfin celui de considérer que l’exportation est un résultat quasi-naturel du développement et de la compétitivité de l’entreprise, et que c’est en allant vers la performance et l’innovation avec succès que l’entreprise finit spontanément par se découvrir une vocation à l’exportation.
Ce sont là des approches qui se valent et qui ne s’excluent pas pour autant, laissant apprécier, en tout cas, une seule constante, à savoir le fait qu’il existe un grand potentiel algérien à l’exportation qu’il «importe» d’exploiter.
A. C.
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