Succession de Mistura : les Occidentaux sabotent la candidature de Lamamra
Par R. Mahmoudi – Alors que les tractations russo-occidentales se poursuivent pour désigner un successeur de l’Italien Staffan de Mistura comme envoyé spéciale de l’ONU en Syrie, il semble que le nom de l’ex-ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a très peu de chance devant notamment le Norvégien Geir Pidreson et deux autres candidats, exclus d’entrée par les principales puissances pour leur parti-pris «flagrant» dans le conflit syrien, alors qu’il était présenté au départ comme le favori de cette course.
Soutenue par Moscou et un certain nombre de pays arabes pas forcément alignés sur la position syrienne, la candidature de Ramtane Lamamra pour succéder à Staffan de Mistura dans cette délicate mission, est néanmoins rejetée par des pays occidentaux, dont on ne connaît pas encore les noms, mais qu’on peut deviner facilement. Il ne peut s’agir, en effet, que de ceux qui ont assuré, pendant trois ans, couverture et aides multiformes à la «rébellion» syrienne.
Ceux qui s’opposent à la candidature du diplomate algérien lui reprochent d’anciennes «prises de positions» qui lui dénient, selon eux, la qualité de médiateur. Ils s’en réfèrent notamment à une intervention prononcée en décembre 2016, en marge du Forum africain sur la paix et la sécurité en Afrique, organisé à Alger. Réagissant à un ancien fonctionnaire européen qui s’est permis de pronostiquer un scénario à la syrienne en Algérie, l’ex-chef de la diplomatie algérienne avait déclaré : «Certes, il est aisé pour quiconque de dire ou d’écrire ce qu’il pense, mais la situation à Alep est incomparable». «A Alep, l’Etat syrien a réussi à recouvrer sa souveraineté et à reconquérir la ville», avait ajouté Lamamra, relevant que les «auteurs de la déclaration de Bruxelles misaient sur le triomphe du terrorisme dans cette ville et ailleurs». Et de poursuivre : «Devant la défaite du terrorisme à Alep, ils croient pouvoir transposer leur fantasme en Algérie qui a été le premier pays à avoir vaincu stratégiquement le terrorisme».
Ces deux phrases ont été, sur le coup, mal accueillies dans les capitales occidentales qui semblent lui tenir rigueur à ce jour.
R. M.
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