Des journalistes rassemblés à Alger pour exiger la libération immédiate de Saïd Chitour
Par Hani Abdi – Des journalistes se sont rassemblés aujourd’hui à la Maison de la presse Tahar-Djaout pour exiger la «libération immédiate» de Saïd Chitour, correspondant de plusieurs médias étrangers en Algérie.
Les initiateurs de ce rassemblement disent vouloir ainsi marquer la Journée nationale de la liberté de la presse qui correspond au 22 octobre de chaque année par la «dénonciation» de Chitour et du harcèlement multiforme que subissent quotidiennement les professionnels de la presse.
La mère de Saïd Chitour, présente à ce rassemblement ainsi que son frère Mohand Tahar, ont remercié tous ceux qui se sont déplacés pour apporter leur soutien à son fils qui a déjà passé 508 jours sans jugement. Son avocat, Miloud Brahimi, est aussi venu à ce rassemblement. Il a beaucoup insisté sur l’état de santé de son client qui est en attente, non pas d’un procès, mais plutôt de la décision de la Cour suprême sur le pourvoi en cassation introduit contre l’arrêt de la chambre d’accusation, qualifiant l’affaire de criminelle. Maître Brahimi a également assuré que rien dans l’article 65 du code pénal ne concerne Saïd Chitour, dont le seul tort était d’avoir fait la revue de la presse pour des médias étrangers.
«Aujourd’hui est un jour important non seulement pour mon frère mais également pour la défense des droits de l’homme et la liberté de parole pour les journalistes algériens», a affirmé Mohand Tahar Chitour, assurant que son frère a beaucoup travaillé avec «sérieux et abnégation en mettant souvent sa vie en péril pour faire valoir l’image d’une Algérie qui résiste envers la bête immonde et ses agents». Il dit être persuadé que le silence ne peut qu’être fatal pour lui et pour les journalistes en général. «Ne soyons donc pas complices par notre silence», a-t-il ajouté, espérant que ce soit le début de la fin de «notre cauchemar et le début d’un rêve non réalisé, celui d’un pays où le journalisme n’est pas un crime». Saïd Chitour, faut-il le rappeler, est poursuivi pour «délivrance de renseignements à des étrangers».
H. A.
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