Dangereux Al-Saoud
Par Rabah Toubal – L’histoire de la famille des Al-Saoud, qui règne depuis 1847 sur le Nejd, puis le Nejd et le Hidjaz, qui constituent l’ossature du royaume d’Arabie Saoudite, proclamé en 1932, est parsemée de complots, trahisons, assassinats et autres crimes abominables.
Guerres impitoyables contre les tribus établies dans cette contrée désertique et résistance contre l’empire ottoman finissant, assurant le califat dans le monde musulman, avec l’aide de la Perfide Albion notamment.
Luttes internes pour l’élimination des membres de la famille régnante qui s’opposaient au pouvoir sanguinaire militaro-religieux des Al-Saoud et à son accaparement des richesses du pays, dont le pétrole, quasi-exclusivement exploité par des compagnies américaines et britanniques, en contrepartie de la défense et la sécurité du royaume et de ses dirigeants.
Alliés stratégiques de Washington et de Londres contre le communisme soviétique, les Al-Saoud ont fait de Riyad la capitale mondiale des mouvements terroristes islamistes auxquels ils fournissaient assistance technique et militaire et protection administrative et diplomatique, jusqu’à ce qu’ils deviennent, avec leurs alliés occidentaux, les cibles privilégiées de ces groupes terroristes.
Croyant pouvoir continuer à réprimer et faire assassiner ses opposants en toute impunité, la famille régnante actuelle, en l’occurrence les Salmane et notamment Mohammed Ben Salmane, le prince héritier, connu pour sa poigne de fer et sa brutalité sur le plan interne et sa soumission aux Etats-Unis et leurs alliés, comme Israël notamment, a commis la faute de trop avec la dramatique «affaire Khashoggi».
Ironie de l’histoire, le sort des Al-Saoud est aujourd’hui entre les mains de la Turquie, héritière de l’empire ottoman et dont le président, Recep Tayyip Erdogan, est un nostalgique déclaré de cet empire.
Il a promis de dire toute la vérité concernant le journaliste saoudien assassiné dans le consulat général saoudien à Istanbul, de manière barbare, lors de la réunion qu’il va tenir demain avec les cadres de son parti, l’AKP.
Erdogan va-t-il offrir une revanche posthume à ses ancêtres ottomans et transcender les mesquins calculs économiques dont le président-homme d’affaires Donald Trump est prisonnier ?
R. T.
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