La vague d’agressions contre les imams se poursuit
Par R. Mahmoudi – Le président de la Coordination nationale des imams, Djeloul Hadjimi, a révélé, mercredi, que deux imams ont été la cible d’actes d’agression dans les wilayas d’El-Tarf et Naâma, une semaine après le meurtre d’un muezzin dans la wilaya de Laghouat, au moment où le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs continue à observer le silence sur cette vague de violence qui touche ses fonctionnaires, accentuée par une offensive menée par le courant salafiste dans le but de faire main basse sur les mosquées et notamment les comités religieux.
Hadjimi, connu pour son ton incisif, fait d’autres révélations lourdes de sens, en affirmant que l’inquiétude des imams, notamment dans l’arrière-pays, les a obligés à solliciter parfois des «parties douteuses» pour assurer leur protection. Signifie-t-il, par «parties douteuses», les milieux de la pègre et de la délinquance qui, dans certains quartiers ou certaines bourgades ou règne l’insécurité, constituent un vrai contre-pouvoir ? Ou alors de certains prédicateurs ou mentors islamistes ayant de l’ascendant sur les groupes salafistes très actifs au niveau des mosquées ? Dans tous les cas de figure, un tel aveu dénote l’extrême vulnérabilité de nos imams qui appelle une mobilisation urgente des autorités pour y remédier, et éviter ainsi une évolution malencontreuse. Surtout que certaines sources ont mis en garde contre des risques réels de basculement de certains imams, dans certaines régions du pays où l’autorité de l’Etat fait défaut, dans l’intégrisme le plus dangereux.
Le coordinateur des imams s’exprimait lors d’un rassemblement des fonctionnaires des Affaires religieuses organisé à Alger, et qui est le deuxième en moins de deux semaines, pour réclamer une protection efficiente des autorités par la création d’un statut particulier et des mesures urgentes en faveur de cette catégorie vivant dans la précarité et travaillant dans des conditions de plus en plus difficiles.
R. M.
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