Quel est ce député du pouvoir qui a «osé» voter contre le candidat du FLN ?
Par Karim B. – Mouad Bouchareb n’a pas obtenu 100% des voix des députés qui ont voté pour le remplaçant de Saïd Bouhadja. 320 ont voté pour et un contre, ce qui casse l’unanimité, même si le vote en soi n’était qu’une pure formalité et qu’une seule voix contre tous ne pèse rien sur le plan numéraire.
Mais cette voix dissonante est tout de même symptomatique d’une opposition étouffée au sein même de la «majorité» au Parlement. Quel message ce député a-t-il voulu faire passer ? A-t-il voté contre l’éviction anticonstitutionnelle de Saïd Bouhadja ou contre le choix de Mouad Bouchareb pour occuper le perchoir ? Est-ce, également, un message à destination de l’opinion publique pour signifier que la majorité des députés est «ligotée» et n’exprime pas sa véritable opinion dans cette affaire d’éviction du président de l’APN qui refuse à ce jour de déposer sa démission ?
Le branle-bas de combat qui a sorti la Chambre basse du Parlement de sa léthargie habituelle ne trouve pas d’explication claire jusqu’à présent. S’il est question de «mauvaise gestion» dont se serait rendu coupable Saïd Bouhadja, il n’en demeure pas moins que les motifs avancés par les députés frondeurs pèchent par un manque d’arguments. Ces derniers opposent au respect de la légalité, sur lequel s’arc-boute le président démis de force pour justifier son refus de rendre le tablier, une «légalité de fait» imposée, selon eux, par «le cas d’espèce». Un argument que les constitutionnalistes balaient d’un revers de la main pour son caractère illégal.
Le choix de Mouad Bouchareb par la direction du FLN, avec l’accord du RND, puis son élection formelle par les députés de l’alliance présidentielle, et en l’absence des représentants de l’opposition, ne signifie pas pour autant la fin de la crise qui secoue l’APN depuis trois semaines. De nombreuses voix continuent d’appeler à la dissolution du Parlement sur fond de silence inexpliqué du Conseil constitutionnel et, surtout, d’intrigante désinvolture de son président, qui a été poussé vers la porte de sortie manu militari puisque des députés s’étaient rassemblés devant l’entrée du Parlement pour l’empêcher par la force de rejoindre son bureau.
K. B.
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