Le MSP freine tout engagement de l’opposition pour un retrait de l’APN
Par R. Mahmoudi – Les groupes parlementaires des partis de l’opposition ont entamé des discussions pour coordonner leurs positions et préparer, éventuellement, une riposte commune suite à l’élection d’un nouveau président de l’APN dans des conditions connues de tous.
Alors que la majorité de ces groupes se disent ouverts à toutes les éventualités, dont celle d’un retrait collectif de l’Assemblée, en signe de protestation contre l’«illégalité» du nouveau président, le MSP émet son veto, en excluant d’emblée cette option qu’il considère suicidaire pour le parti, et en acceptant de composer avec la nouvelle donne, au nom d’une certaine idée de la real politik dont le parti, fondé par Mahfoud Nahnah, ne s’est en réalité jamais départi. Même lorsqu’il était à l’avant-garde d’une alliance de l’opposition, qui a créé en 2015 la Coordination nationale du changement démocratique (CNC), le MSP fut le premier à la torpiller.
Dans une déclaration à la presse, jeudi, le chef du groupe de l’autre parti islamiste, le FJD, Lakhdar Benkhellaf, reconnaît les divergences de fond avec le MSP qui, au plan numérique, demeure la première force d’opposition et en est la locomotive à l’Assemblée.
Le Parti des travailleurs adhère, lui aussi, au principe et devrait trancher la question ce vendredi, lors d’une rencontre des cadres du parti, indique son porte-parole et chef de groupe parlementaire, Djelloul Djoudi. Même décision prise par le FFS qui annoncera sa position finale sur la démarche à suivre, à l’occasion de la réunion de son instance exécutive ce vendredi. Son porte-parole, Rachid Chaïbi, affirme que toutes les options seront étudiées. «Ce qui s’est passé au Parlement, souligne-t-il, ressemble au passage d’une caravane d’éléphants qui exige de nous de patienter jusqu’à ce que le ciel soit dégagé.»
Le RCD, lui, reste dans l’expectative, même s’il ne dit pas s’opposer a priori à l’option du retrait de l’APN.
R. M.
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