Les préparatifs de la campagne pour le cinquième mandat s’accélèrent
Par Hani Abdi – Les partisans d’un cinquième mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika ne perdent pas de temps. A peine la crise de l’Assemblée populaire nationale (APN) «réglée», que la mobilisation pour le cinquième mandat reprend. D’anciens élus du FLN s’organisent en comités de soutien et mobilisent leurs troupes pour baliser le terrain à la campagne électorale pour la «continuité du président Bouteflika à la tête de l’Etat».
Tous les caciques du FLN, retirés un moment de la scène médiatique, refont surface à cette occasion. D’anciens ministres, tels Amar Tou, Saïd Barkat ou encore Rachid Harraoubia sont de la partie. Leur but est d’accélérer les préparatifs pour la campagne électorale. A cela s’ajoute aussi l’appel lancé par un autre soutien à Bouteflika, Amara Benyounès, président du Mouvement populaire algérien, qui a appelé à un cinquième mandat après avoir gardé le silence et maintenu donc le suspens pendant de longs mois. Le FLN, le RND et TAJ d’Amar Ghoul ont déjà appelé Bouteflika à rempiler.
Les choses s’accélèrent, alors que l’opposition peine à trancher sur la question de sa participation à la présidentielle de 2019. La proposition d’un candidat unique n’emballe pas grand-monde. Les divisions sont telles que chaque entité de l’opposition agit seule. Certains partis ont déjà opté pour la participation, à l’instar du MDS et le Front El-Moustakbal qui ont leurs propres candidats. D’autres, tels Jil Jadid et le FFS, n’iront pas à cette élection présidentielle. Les autres formations sont en sentinelles, attendant visiblement des développements politiques qui rendraient leur participation ou boycott bénéfique.
Pendant ce temps, les relais du pouvoir mettent les bouchées doubles en louant les «réalisations du président Bouteflika» et annonçant les «premières performances économiques de ses réformes visant à diversifier les exportations». On assiste à une grande médiatisation du salon dédié aux produits algériens destinés à l’exportation, du maintien de la politique sociale de l’Etat et de la préservation par la prochaine loi de finances du pouvoir d’achat des Algériens.
Il y a aussi de grandes opérations de distribution de logements, toutes formules confondues, en cours depuis samedi dernier à travers l’ensemble du territoire national. Mais la lutte contre la corruption semble aussi le thème majeur de cette précampagne électorale. Le contexte s’y prête, avec notamment des officiers de très haut rang placés sous mandat de dépôt pour «enrichissement illicite» et «abus de position».
H. A.
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