Boycott de l’arabe : mobilisation de la police au niveau des lycées de la Kabylie
Houneïda Acil – Les lycéens de Kabylie continuent leur mouvement de boycott de la langue arabe. Ce mouvement, qui a pris de l’ampleur, a fait réagir la direction de l’éducation nationale de la wilaya de Tizi Ouzou, dont le directeur s’est rendu aux lycées grévistes et s’est entretenu avec les élèves contestataires. Pointant un doigt accusateur vers des inconnus qui seraient derrière la propagation de la contestation, le directeur de l’éducation a appelé les élèves de regagner leurs classes, leur affirmant que la tutelle «déploie des moyens considérables pour la généralisation et l’enseignement de la langue amazighe sur tout le territoire algérien».
Selon des sources proches du dossier, un dispositif policier a été déployé au niveau des lycées qui ont rejoint ce mouvement de boycott de la langue arabe. Le lycée d’Ath Zmenzer, à Tizi Ouzou, d’où le mouvement a été déclenché, a vu une mobilisation de la police pour empêcher les élèves de faire grève. La seule explication à ce déploiement de la police est d’empêcher toute manifestation des élèves.
Contactés par Algeriepatriotique, certains parents trouvent inadmissible «qu’on les convoque ou qu’on passe leurs enfants devant des conseils de discipline lorsqu’il leur arrive de sécher un cours ou deux d’arabe sans justification, et qu’en parallèle, les mêmes écoles de la même république admettent que des élèves sèchent à leur guise les cours de tamazight, aussi langue nationale et officielle».
Non contents de constater la présence de la police sur les lieux d’étude de leurs enfants, les parents se demandent «pourquoi ne se sont-ils pas mobilisés contre les parents d’élèves qui ont manifesté devant les caméras et sous les yeux des forces publiques contre tamazight, qui est une constante nationale», «pourquoi ne sont-ils pas mobilisés contre la pyromane Naïma Salhi».
Ce qui est rassurant, c’est que la majorité des citoyens commentant cet événement sur les différents réseaux sociaux dénoncent, à l’unisson, l’instrumentalisation de l’école à des fins politiques : «L’école doit être ce temple du savoir et ne pas faire l’objet de lutte politiques et idéologiques.»
Sur ces entrefaites, la députée Naïma Salhi continue de profiter de son immunité parlementaire pour semer la haine raciale. Une conséquence directe du boycott de la langue arabe dans les lycées de la Kabylie en réponses au refus d’autres écoles d’enseigner tamazight. La question qui reste son réponse est : qu’attendent les autorités pour se saisir de la justice contre le comportement dangereux de cette députée ? Un soulèvement populaire ?
H. A.
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