De quelle Algérie les pieds-noirs sont-ils nostalgiques ?
Par M. Bendjed – A toute personne née quelque part, je ne pourrai jamais vous renier le droit de ressentir de la nostalgie de votre pays natal, ce coin de la planète qui comporte la même charge affective qu’une maman, sinon plus. Ce coin de la terre, peut-être la Lune ou la planète Mars un jour, une station orbitale, ce coin où toutes les choses ne sont perçues que dans une perspective du meilleur qu’on puisse souhaiter.
Le pays natal ne se place pas devant la tête, ni derrière ni à côté. Le pays natal se place exactement entre les solstices et les équinoxes de nos mouvements sentimentaux. Il balance entre l’esprit qui le voit déjà lointain et peut-être trop changé, différent, plus comme avant et le cœur qui sait le réactualiser non sans états d’âme.
Non ! Non ! Non ! Je ne suis pas en train de raviver quoi que ce soit de blessures, nous sommes humains et nous respectons tout ce qui est humain. Nous souhaitons, au contraire, le rapprochement de tous les gens sincères et mus par la volonté de donner avant de recevoir. Donner quoi au juste, me diriez-vous ? Voici la réponse : tous les conquérants de cette terre avaient trouvé un pays berbère. Ils sont partis et l’ont laissé berbère. Les Français ont trouvé un pays berbère, de confession musulmane, ils ont confondu l’islam avec les Arabes, ils ont du coup confondu les Berbères avec les Arabes. Je ne sais pas comment je vais qualifier cet acte.
Les Français sont partis et ont laissé un pays «arabe». Est-ce de ce pays que vous parlez et que vous désirez revoir ? Les natifs d’Algérie doivent maintenant comprendre qu’il ne faut plus nous confondre avec les pays arabes. Qu’ils doivent ressentir le degré de la bêtise qu’ils ont faite à l’histoire. Qu’ils doivent se rendre compte à l’évidence que leur retour en Algérie doit se faire d’une autre manière que celle d’une juste nostalgie ou bien pour se sentir ami des Arabes, et qu’ils doivent l’exprimer haut et fort, sans honte et surtout sans peur. On ne devrait pas avoir honte de rendre à César ce qui lui appartient, ni avoir peur car l’Algérie n’aime pas ça.
Autrement dit, bienvenue à toute personne qui aime vraiment notre pays !
M. B.
Comment (34)