Le Sud se prépare à de nouvelles contestations contre le gaz de schiste
Par R. Mahmoudi – Dans certaines villes du sud du pays, comme Ouargla, des activistes se préparent à lancer de nouvelles manifestations contre la décision prise, de manière tout à fait décomplexée, par le gouvernement d’exploiter le gaz de schiste et de conclure des accords avec des sociétés étrangères pour entamer les travaux d’exploration des ressources non conventionnelles dans le Grand Sud.
Les militants anti-gaz de schiste, déjà aguerris par l’expérience de 2014 qui a connu un succès éclatant, se sont donné rendez-vous pour samedi prochain au centre-ville d’Ouargla, plaque tournante du mouvement social des régions du Sud, pour organiser un premier sit-in de protestation, avec l’espoir que cela fasse, comme il y a quatre ans, tache d’huile et gagne d’autres villes.
Porte-voix de ce mouvement, Mohamed Gasmi, révèle que des démarches sont entreprises pour constituer une «instance représentative» regroupant, outre les activistes de la région, des experts et des spécialistes, à la fois pour essayer de contrer le gouvernement dans son projet d’exploitation de ces énergies non conventionnelles que sont le gaz et le pétrole de schiste et sensibiliser les citoyens sur les «grands dangers» qui en découlent sur l’environnement, l’agriculture et les nappes phréatiques de la région.
Ce militant anti-gaz de schiste appelle les populations d’Ouargla, d’In Salah et des régions environnantes à manifester leur désapprobation pour ce projet ressuscité aujourd’hui par les dernières décisions du gouvernement.
A noter que le groupe Sonatrach a signé, lundi dernier à Alger, un accord avec les compagnies pétrolières BP (Royaume-Uni) et Equinor (Norvège) pour l’exploration et le développement des ressources non conventionnelles dans les bassins du Sud-Ouest algérien.
Plaidant depuis plusieurs semaines pour cette option, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, avait expliqué que l’Algérie devait s’orienter «vite» vers l’exploitation du gaz de schiste, en tenant de préciser que cela se ferait «dans un cadre réglementé, en considérant les paramètres sanitaires et environnementaux». «Nous allons travailler dans ce sens, soutenait Guitouni, car l’intérêt du pays en dépend», tout en soulignant qu’«une couverture à 100% est synonyme d’une production de 100 milliards de mètres cubes pour la consommation interne (…) C’est pourquoi, il est impératif de trouver d’autres sources, à l’image du gaz du schiste».
R. M.
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