Jamal Benomar : le Marocain qui espionnait les Etats-Unis pour le Qatar
Par R. Mahmoudi – Le conseiller spécial de l’ONU auprès du secrétaire général des Nations unies, d’origine marocaine et de nationalité britannique, Jamal Benamor, s’est révélé être un agent du Qatar chargé d’infiltrer les rouages de la politique américaine, selon le média arabe Elaph. Ces révélations risquent, à court terme, de se répercuter sur les relations entre Washington et Doha qui s’en trouvent ainsi gravement altérées, tant il s’agit de la sécurité interne des Etats-Unis.
Premières réactions des Américains, Eliot Brody, l’un des bailleurs de fonds de la campagne du président Donald Trump, vient d’annoncer une série de procédures judiciaires à l’encontre des représentants du «lobby qatari» aux Etats-Unis, à sa tête Jamal Benomar, en présentant des preuves de son implication dans des financements qataris pour «infiltrer» certains responsables arabes et américains réputés proches de Trump, en plus d’un certain nombre d’institutions médiatiques américaines, ajoute le journal en ligne édité à partir de Londres.
Ces pressions ont vite abouti au départ précipité de ce diplomate marocain, après 25 ans d’exercice aux Nations unies. Dans une déclaration à la presse, la représentante des Etats-Unis à l’ONU, Nikky Haley, a affirmé que le gouvernement de son pays étudiait l’affaire dans tous ses aspects, en cherchant les moyens devant permettre la levée de l’immunité diplomatique à Benomar pour pouvoir le traduire en justice. Parce que, selon certaines sources, le royaume du Maroc s’active actuellement pour lui accorder une immunité diplomatique.
Un autre diplomate américain et ex-ambassadeur, Lee Waloski, est persuadé que la réputation du Qatar «est sérieusement mise à mal après ce scandale, dès lors que l’affaire touche directement à la sécurité intérieure des Etats-Unis». Ce qui a amené des personnalités américaines, pourtant très éloignés du conflit arabo-qatari, à mettre en garde contre «les velléités dangereuses» de Doha pour semer la zizanie aux Etats-Unis, à travers son «activisme illégal». Pour certains observateurs américains, ces incursions qataries sont encore plus dangereuses que les tentatives d’influence russes, du fait de la proximité du régime qatari du Hamas palestinien, Al-Qaïda ou encore certaines milices iraniennes.
R. M.
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