Renversement de Kadhafi : Belhadj confirme l’implication du Qatar
Par Sadek Sahraoui – Abdelhakim Belhadj, chef du Conseil militaire de Tripoli, se dit considérer le Qatar comme un véritable partisan de la Libye. Dans une interview accordée au journal qatari Al-Sharq, il a déclaré que le Qatar a joué un rôle déterminant dans la réussite de la «révolution du 17 Février», comparant même l’appui de Doha au soutien apporté par l’Otan. En faisant une telle déclaration, Abdelhakim Belhadj confirme que le renversement de Mouammar Kadhafi avait été effectivement fomenté par le Qatar avec l’aide du couple franco-anglais.
Pour lui, «Doha était, et reste, un ardent défenseur de la paix en Libye et d’une solution politique pacifique à la crise, sans parti pris pour aucune des parties, malgré les tentatives des Emirats arabes unis, de l’Egypte et de la France de diffamer le Qatar». «Après la révolution, nous avons constaté la nécessité de mettre fin à l’action militaire et sommes parvenus à une action politique pacifique en nous associant à des partis politiques, des institutions et des organisations de la société civile», a-t-il déclaré au journal, ajoutant que «le Qatar, pour sa part, soutenait cette tendance».
Dans les années 1980, Belhadj a quitté la Libye pour l’Afghanistan où il s’est battu en tant que combattant islamiste pendant la guerre soviéto-afghane. Dans les années 1990, il est retourné en Libye et a formé le Groupe de combat islamique libyen (LIFG) pour renverser Kadhafi. Après quelques tentatives infructueuses, il a rejoint les Taliban et noué des liens étroits avec les dirigeants d’Al-Qaïda jusqu’à son retour en Libye en 2011.
Abdelhakim Belhadj, répertorié comme terroriste par plusieurs nations, était l’un des nombreux islamistes arrivés au pouvoir à Tripoli à la suite du soulèvement libyen grâce à l’aide financière du Qatar. Aujourd’hui, il est à la tête d’un véritable empire financier et préside Al-Watan, un parti qui peine à s’imposer dans le paysage politique libyen.
S. S.
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