Il durcit les conditions d’asile : Trump déclare la guerre aux sans-papiers
Après avoir demandé à la Cour suprême de supprimer le programme DACA protégeant des immigrés sans papiers entrés aux Etats-Unis lorsqu’ils étaient enfants, le gouvernement de Donald Trump poursuit son offensive contre les migrants.
Il a fortement restreint jeudi 8 novembre les conditions de demande d’asile, en interdisant aux personnes ayant traversé illégalement la frontière depuis le Mexique de pouvoir déposer une demande d’asile. «Notre système d’asile croule sous un trop grand nombre de demandes injustifiées d’asile émanant d’étrangers, ce qui pèse de façon démesurée sur nos moyens», a justifié le Secrétaire d’Etat américain de la Sécurité intérieure. Concrètement, cette décision implique que les migrants n’étant pas arrivés sur le territoire américain via un point d’entrée officiel ne pourront pas déposer de demande d’asile.
Cette disposition, publiée par le ministère, devrait être signée rapidement par le Président américain alors que des «caravanes» de migrants se dirigent actuellement vers les Etats-Unis. Elle est censée soulager un système déjà surchargé, quelque 700 000 cas étant actuellement en attente dans les tribunaux. Durant les cinq dernières années, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile a augmenté de 2 000 %, selon le département de la sécurité intérieure, précisant que moins de 10 % d’entre elles sont finalement acceptées. «Conformément à nos lois sur l’immigration, le Président a toute autorité pour suspendre ou restreindre l’entrée d’étrangers aux Etats-Unis s’il considère qu’il en relève de l’intérêt national», poursuit le communiqué. Cette décision risque de déclencher une bataille judiciaire.
La puissante organisation de défense des libertés civiques ACLU a immédiatement réagi. «La loi américaine autorise spécifiquement les individus à demander l’asile, qu’ils soient arrivés ou non à travers un point d’entrée, a déclaré, dans un communiqué, Omar Jadwat, responsable de l’ACLU. Il est illégal de contourner ce principe, via une agence ou un décret.»
Le groupe de défense des migrants New York Immigration Coalition a, de son côté, déjà fait part de sa volonté de «combattre» la nouvelle règle, estimant que «le gouvernement ne peut pas abandonner sa responsabilité envers les migrants fuyant le danger». La semaine dernière, lors d’une déclaration consacrée à l’immigration peu avant les élections de mi-mandat, le Président Trump avait annoncé qu’il signerait un décret sur le sujet.
R. I.
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