Appel de Mohammed VI : la Ligue arabe met la pression sur l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Les réactions régionales et internationales à la déclaration du roi du Maroc appelant à l’ouverture d’un dialogue direct avec Alger se succèdent. Après la France, suivie des Emirats arabes unis, du Qatar et du Koweït, c’est au tour de la Ligue arabe d’exprimer son soutien et d’appeler la communauté arabe à s’y inscrire positivement.
Dans une déclaration, vendredi, le secrétaire général de la Ligue, l’Egyptien Ahmed Abou El-Ghit, a insisté sur «l’impératif de s’inscrire positivement aux thèses visant aux rapprochements des vues entre les deux pays, concernant les questions litigieuses».
L’ex-chef de la diplomatie égyptienne fait clairement allusion à l’Algérie. C’est sans doute une manière de mettre de la pression sur le gouvernement algérien qui n’a pas encore réagi officiellement à cette «initiative» du roi du Maroc, laquelle ne semble pas l’enthousiasmer, à en croire toutes les voix algériennes qui se sont déjà exprimées sur la question.
Si, dans ses termes, l’appel du souverain alaouite apparaît comme «inédit», dans un sens où, pour une fois, il ne pose aucun préalable pour la relance du dialogue entre les deux pays et l’assainissement de tous les sujets conflictuels, le choix du timing et de l’occasion – anniversaire de la «Marche verte» – pour en faire l’annonce laisse dubitatifs les observateurs algériens.
Dernier pays de la région à applaudir la déclaration de Mohammed VI, et dont la position semble participer de cette vague de pressions sur l’Algérie : la Mauritanie. Dans une déclaration vendredi, le porte-parole du gouvernement mauritanien a indiqué que «Nouakchott salue toute initiative susceptible de garantir la stabilité, la sécurité et le bon voisinage dans la région». Une réaction aussitôt décriée par les médias proches du Front Polisario qui y voient «une déviation» par rapport à la politique mauritanienne qui est censée rester «neutre» sur la question sahraouie.
R. M.
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