Quotidien turc : «Le corps de Khashoggi dissous dans l’acide puis jeté dans des canalisations»
Par Sadek S. − Le quotidien turc Sabah rapporte ce matin que les meurtriers du journaliste Jamal Khashoggi, tué le 2 octobre au consulat saoudien d’Istanbul, se sont débarrassés de son corps en le jetant dans des canalisations après l’avoir dissous dans de l’acide. L’examen des prélèvements effectués dans les canalisations de la résidence du consul saoudien à Istanbul a permis de détecter des traces d’acide, écrit le quotidien progouvernemental sans citer de sources. Les enquêteurs estiment que le corps de l’éditorialiste a été dissous dans de l’acide et qu’une fois une consistance assez liquide obtenue, les auteurs du crime l’ont déversé dans les canalisations, poursuit Sabah.
Jamal Khashoggi a été tué le 2 octobre au consulat saoudien d’Istanbul, où il s’était rendu pour des démarches administratives. Après avoir d’abord fermement nié son meurtre, les autorités saoudiennes ont fini par affirmer que le journaliste a été tué au cours d’une opération «non autorisée» par Riyad. Mais dans une tribune publiée le 2 novembre par le Washington Post, avec lequel collaborait Khashoggi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé les «plus hauts niveaux du gouvernement saoudien» d’avoir commandité le meurtre, tout en excluant le roi Salmane.
Fin octobre, le parquet d’Istanbul a affirmé que Khashoggi avait été tué dès son entrée dans le consulat et que son corps avait été démembré. De son côté, un haut responsable turc a affirmé lundi, sous couvert de l’anonymat, que des «nettoyeurs» saoudiens, dont un chimiste et un expert en toxicologie, ont été envoyés à Istanbul pour effacer les preuves du meurtre du journaliste.
Depuis l’assassinat de Jamal Khashoggi, Riyad fait face à des critiques renouvelées sur son bilan en matière de droits de l’Homme, notamment de la part d’ONG et de pays occidentaux. Cet acte odieux a même remis sur le devant de la scène médiatique le lourd bilan de la pétromonarchie wahhabite en matière de droits de l’Homme. Alors que les membres de l’ONU ont procédé le 5 novembre, à Genève, à l’examen de la situation des droits de l’Homme en Arabie Saoudite, plusieurs pays ont dénoncé cette politique répressive et discriminatoire en la matière.
S. S.
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