Zitouni : «Il est inconcevable de donner le statut de moudjahid en 2018 !»
Par Hani Abdi – Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, déclare définitivement clos le dossier de reconnaissance du statut de moudjahid. Interrogé au Parlement sur l’existence de moudjahidine non reconnus, le ministre affirme qu’il n’est pas sensé de continuer à recenser les moudjahidine et à leur donner un statut en 2018.
Tayeb Zitouni refuse ainsi de rouvrir ce dossier de reconnaissance du statut de moudjahid parce qu’il y a des cas d’injustice avérés. Pour lui, ces cas peuvent être réglés à travers l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM). « Il est inconcevable que 50 ans après l’indépendance, le dossier de reconnaissance demeure ouvert», soutient-il, considérant que l’Etat algérien a mis suffisamment de temps pour recenser tous les moudjahidine et les chouhada. Il n’est pas logique de continuer donc à le faire 55 ans après l’Indépendance.
Il est à souligner que des commissions ont été mises en place à travers le territoire national et à l’étranger pour le recensement. Une commission de recours a également pris en charge les dossiers injustement refusés. En 2002, sur recommandation de l’ONM, l’Etat a donc fermé le dossier de reconnaissance des moudjahidine. Le ministre des Moudjahidine ne donne cependant pas le nombre de moudjahidine qui sont encore en vie.
Selon l’ONM, il y avait en 2017 200 000 moudjahidine encartés et qui recevaient leurs pensions. Un nombre que certains observateurs et des personnalités considéraient comme anormalement élevé. Le ministre des Moudjahidine n’avait voulu ni infirmer ni confirmer ce chiffre qui a relancé la polémique sur les faux moudjahidine. Interrogé en novembre 2017 sur le sujet, Tayeb Zitouni avait justifié son refus de rendre public le nombre exact de moudjahidine en vie par la sensibilité du sujet. Il avait même fait le parallèle avec les effectifs des armées qui sont toujours gardés secrets.
Il est utile de préciser que le budget du ministère des Moudjahidine dépasse toujours la majorité des départements ministériels. En 2017, il était de 245 milliards de dinars, plus que celui de l’Agriculture (212 milliards de dinars), de la Justice (72 milliards de dinars), des Finances (87 milliards), de l’Energie (44 milliards), de l’Industrie et Mines (4 milliards), de la Formation professionnelle (48 milliards), du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale (151 milliards), de l’Aménagement du territoire (3 milliards), de Culture ( 16 milliards), de la Solidarité nationale (70 milliards), de la Jeunesse et des Sports (34 milliards) ou encore de la Communication (18 milliards).
H. A.
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