Drame des Rohingyas : Amnesty retire un prix à Aung San Suu Kyi
Amnesty International a retiré son prix le plus prestigieux des droits de l’Homme à Aung San Suu Kyi que l’ONG accuse de perpétuer les atteintes aux droits en ne s’exprimant pas sur les violences dont a été victime la minorité musulmane des Rohingyas. Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix, a déjà été déchue d’une série de distinctions internationales en raison de son attitude vis-à-vis de l’exode des Rohingyas vers le Bangladesh, qui a débuté en août 2017.
Amnesty avait fait d’Aung San Suu Kyi la lauréate 2009 de son prix Ambassadeur de la conscience, alors qu’elle était toujours maintenue en résidence surveillée pour son opposition à la junte militaire. Durant les huit années survenues depuis sa libération, elle a conduit son parti politique, la LND (Ligue nationale pour la démocratie) à la victoire électorale aux législatives de 2015 et a constitué un gouvernement l’année suivante mais elle doit toujours composer avec les généraux et n’a aucun contrôle sur les forces de sécurité.
Amnesty International n’en a pas moins estimé dans un communiqué qu’elle ne s’était pas prononcée au sujet des Rohingyas et avait «évité aux forces de sécurité d’avoir des comptes à rendre» pour les violences dont ont été victimes ces musulmans apatrides. Plus de 700 000 Rohingyas ont fui au Bangladesh après la répression lancée par l’armée birmane en riposte à des attaques menées par des insurgés Rohingyas contre les forces de sécurité.
R. I.
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