Des sources expliquent pourquoi le pape se rend au Maroc et pas en Algérie
Par Karim B. – Des sources informées à Rome ont expliqué à Algeriepatriotique les raisons qui ont poussé le Vatican à choisir le Maroc pour une visite du pape François.
D’abord, sur les trois millions de musulmans vivant en Italie, plus de la moitié sont des Marocains, indiquent nos sources, qui soulignent, par ailleurs, que le pape «est engagé dans la voie du dialogue des civilisations et compte beaucoup sur la Grande Mosquée de Rome». Or, il se trouve que le recteur de ce lieu de culte et son adjoint sont des Marocains qui travaillent pour le ministère des Affaires étrangères de leur pays.
«La Tunisie et l’Algérie sont perçues, sur le plan sécuritaire, comme étant instables et l’Algérie ne garantit pas un bon accueil populaire, vu le retour en force des islamistes», confient nos sources qui laissent entendre qu’une visite du souverain pontife en Algérie aurait été «encadrée du début jusqu’à la fin» par les autorités algériennes, contrairement au Maroc où ce dernier serait «plus libre de ses mouvements».
Nos sources ajoutent que le Maroc étant partie prenante dans le plan qui vise le Moyen-Orient dans le cadre de ce qui est désormais appelé le «deal du siècle», à savoir la reconfiguration du «monde arabe» au profit des intérêts de l’Occident, «il n’y a donc aucun risque que la visite du pape provoque des commentaires négatifs au Maroc».
Rabat, qui voulait cette visite depuis deux ans, «veut se présenter comme le bon élève en matière de liberté de culte et de tolérance religieuse», expliquent encore nos sources. Un argument cher au président américain, Donald Trump, dans la perspective des négociations avec le Front Polisario à Genève à l’approche desquelles le Makhzen s’agite de peur de voir ses milliards dépensés dans les actions de lobbying partir en fumée.
Le pape François se rendra au Maroc les 30 et 31 mars 2019. Auparavant, l’ambassadeur d’Algérie à Rome avait annoncé, au début de l’année, que le pape François devait se rendre en Algérie durant le second semestre de l’année en cours. «Tous les indices montrent que le pape François se rendra en Algérie d’ici la fin de l’année en cours pour béatifier les sept moines de Tibhirine», avait-il déclaré, en affirmant que l’Algérie avait donné son accord.
Mais l’archevêque d’Alger, Mgr Paul Defarges, avait déclaré à l’AFP, en septembre dernier, que la béatification des moines de Tibhirine et douze autres religieux catholiques assassinés par des terroristes en mars 1996 en Algérie allait avoir lieu le 8 décembre prochain à Oran mais sans le pape François qui «ne fera pas le déplacement».
K. B.
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