APN : l’éviction de Ould-Abbès ravit la vedette au vote du projet de loi de Finances
Par Hani Abdi – L’éjection mercredi de Djamel Ould-Abbès de la tête du FLN a été au cœur des discussions des membres de la chambre basse du Parlement. La séance consacrée aujourd’hui au vote du projet de loi de Finances pour 2019 -qui a reçu l’approbation de la majorité présidentielle- a été marquée par d’interminables discussions dans les salles et couloirs du palais Zighout-Youcef sur cette éviction surprenante pour un bon nombre de députés.
Les parlementaires qui font partie de la majorité présidentielle tentaient ainsi d’échanger leurs points de vue pour comprendre ce qui s’est passé et pourquoi le très fidèle soutien à Bouteflika, Djamel Ould-Abbès, a été «remercié» de cette manière. Aucun des députés ne croyait au scénario de la maladie. «Nous l’avions vu la veille recevoir une délégation nigérienne. Il était très en forme», lâche un député FLN qui lie le départ de Ould-Abbès à la présidentielle de 2019. «On ne sait pas ce qu’ils sont en train de préparer, mais le départ précipité de Ould-Abbès devrait faire partie d’un plan concocté en haut lieu pour la prochaine échéance électorale», poursuit ce député qui a préféré requérir l’anonymat.
Ce qui renforce la conviction de certains députés d’un scénario préparé pour la prochaine présidentielle et dont le départ de Ould-Abbès constitue une première étape, est le choix du remplaçant de l’ex-secrétaire général du FLN. En désignant Mouad Bouchareb, président de l’APN, au lieu du membre le plus âgé du secrétariat national comme le stipule le règlement intérieur, le pouvoir semble ainsi vouloir confier, du moins momentanément, les règnes du FLN à un homme de «confiance».
Les discussions vont dans tous les sens. Pour certains députés, le limogeage déguisé de Ould-Abbès sonne comme un désaveu pour le 5e mandat qui n’aurait peut-être pas lieu. Car, il n’y a pas eu plus acharné pour le 5e mandat des chefs des partis de l’Alliance présidentielle, que Djamel Ould-Abbès. D’ailleurs, certains chefs de cette alliance, à l’instar de Amara Benyounès, ont émis des réserves par rapport aux appels incessants à soutenir le 5e mandat, appelant à attendre que le concerné exprime ses intentions sur la question.
Dans tous les cas, le vote du projet de loi de Finances est apparu secondaire devant les tentatives de décryptage du départ de Ould-Abbès de la tête du FLN. Un départ qui a déjà fait couler beaucoup d’encre.
H. A.
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