L’Espagne interdit une rencontre à Madrid pour consoler Mohammed VI
Par Sadek Sahraoui – Contre toute attente, les autorités espagnoles ont fait annuler, hier, une rencontre de parlementaires sur le conflit du Sahara Occidental qui devait se tenir au niveau du siège du Congrès des députés espagnols à Madrid. Par ce geste, le pouvoir espagnol confirme son parti pris flagrant en faveur du Maroc dans le dossier sahraoui et prouve que son soutien en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui n’est que de la poudre aux yeux.
Cette rencontre devait initialement avoir lieu vendredi matin avant le début de la 43e Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) dont les travaux se tiennent aussi à Madrid. Evoquant son annulation, le député du Parlement de Séville du Parti Unidos Podemos, Sergio Pascual Pena, a dénoncé cet acte, le qualifiant de fait sans précédent. Il a précisé qu’un recours sera déposé. «C’est un fait sans précédent d’interdire des débats dans un endroit qui est censé abriter des débats. Nous allons déposer un recours auprès du tribunal constitutionnel pour que plus jamais ce genre de chose ne se reproduise», a-t-il souligné.
Pena a affirmé que son Parti Podemos ne cesse de revendiquer l’application des résolutions des Nations unies pour l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Il a, à ce propos, réclamé «un recensement neutre de la population sahraouie effectué par l’ONU» et non pas à la demande du Maroc, qui est une partie du conflit. Concernant la Conférence, a-t-il dit, « nous voulons renforcer la coordination entre les différents représentants institutionnels en Espagne pour pouvoir mener des actions communes qui pourraient apporter une meilleure résonnance et mettre le problème du Sahara occidental le plus centralement possible dans l’agenda médiatique ».
Les travaux de la 43ème Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui ont vu avec la participation d’un nombre important de parlementaires et de représentants des gouvernements de divers pays outre des associations et Comités amis avec le peuple sahraoui. A l’occasion, beaucoup ont rappelé la responsabilité de l’Espagne dans l’invasion et l’occupation par le Maroc du Sahara occidental et dénoncé l’échec des Nations Unies et de l’Union européenne dans le règlement du conflit.
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non-autonomes, donc éligible à application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur octroi de l’indépendance aux pays et peuple coloniaux, le Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique, est occupé depuis 1975 par le Maroc soutenu par la France.
S. S.
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