Guerre au Yémen : les belligérants promettent de reprendre les négociations
Les efforts diplomatiques visant à trouver une issue à la crise au Yémen se poursuivent en vue d’organiser des pourparlers de paix entre les belligérants, alors que la situation sur le terrain reste émaillée de violences armées. Le médiateur de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a annoncé que le gouvernement yéménite, tout comme le mouvement Ansarullah (Houthis) ont montré un «engagement renouvelé» à travailler à une solution politique et ont présenté des «garanties solides» selon lesquelles ils participeraient aux pourparlers en Suède.
«Avec cela en tête, j’ai l’intention de réunir à nouveau les parties rapidement en Suède», a-t-il dit. «Je pense que nous sommes proches de surmonter les obstacles afin que cela puisse se faire», a ajouté Griffiths.
Selon le même responsable onusien, la coalition menée par les Saoudiens a accepté des «arrangements logistiques» afin d’ouvrir la voie à des discussions, y compris sur des évacuations médicales de la ville de Sanaâ, tenue par les Houthis, a-t-il souligné.
Griffiths prévoit de se rendre dans la capitale yéménite, Sanâa, la semaine prochaine, afin de finaliser les préparatifs. Il a proposé de voyager avec la délégation du mouvement Ansarallah en Suède «si cela (était) nécessaire».
Le président du Yémen, Abd-Rabbo Mansour Hadi, s’est déclaré favorable à la relance des négociations proposées par l’ONU pour mettre fin au conflit dans son pays. Un porte-parole du président yéménite a déclaré que le chef de l’Etat, qui se trouve à Ryad, avait suivi les efforts internationaux pour convoquer un nouveau cycle de «pourparlers de paix sérieux» sous l’égide des Nations unies.
La Grande-Bretagne présentera lundi devant le Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution sur le Yémen, afin de soutenir les démarches de pourparlers, a annoncé l’ambassadrice britannique, Karen Pierce.
De retour du Yémen, David Beasley, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, a mis en garde : «Ce que j’ai vu au Yémen cette semaine est comme sorti d’un cauchemar». «Des enfants sont déjà en train de mourir», a-t-il dit, alors que des millions de civils sont menacés de famine dans le pays.
D’intenses efforts diplomatiques internationaux ont abouti à une nette désescalade depuis lundi dans les combats dans la ville portuaire d’al-Houdeïda dans l’ouest du Yémen. La bataille qui sévit depuis juin dans la région du port stratégique de la ville, a provoqué des centaines de morts alors que le nombre des personnes qui fuient les combats ne cesse d’augmenter pour atteindre les 445 000 personnes, selon l’ONU.
En dépit d’efforts diplomatiques pour rechercher une solution politique au conflit dans ce pays, les Houthis continuaient dimanche de mobiliser leurs partisans pour le contrôle de la ville stratégique portuaire de Hodeïda.
Hamid Assem, dirigeant houthi pressenti pour participer à d’éventuelles négociations de paix a abondé dans le même sens : «Le peuple yéménite continuera de résister et de se mobiliser ». «Nous sommes prêts au dialogue à tout moment. Si (Martin) Griffiths vient on lui dira qu’on est prêt au dialogue et s’il ne vient pas on est prêts à se battre jusqu’au dernier souffle», a-t-il ajouté pendant le rassemblement.
Le conflit au Yémen oppose les forces gouvernementales, soutenues par la coalition sous commandement saoudien, aux éléments du mouvement Ansarallah (Houthis), qui contrôle plusieurs localités dont la capitale Sanâa.
Depuis son éclatement en mars 2015, la crise au Yémen a fait quelque 10 000 morts, selon l’Onu et provoqué la pire crise humanitaire dans le monde.
R. I.
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