Le Makhzen implique Washington dans l’appel du roi pour intimider l’Algérie
Par Kamel M. – C’est du côté des Etats-Unis que le Maroc est allé chercher une caution à l’appel lancé par Mohammed VI en direction de l’Algérie. Les médias marocains ont été instruits de relayer une déclaration qu’aurait faite le département d’Etat à l’agence de presse officielle marocaine MAP. Une déclaration étrangement exclusive et anonyme qui n’a été relayée par aucune autre source.
Les relais du Makhzen parlent de «réaction singulière de l’Exécutif américain» qui «juge que l’amélioration des relations entre l’Algérie et le Maroc permettrait aux deux pays de se pencher sur les questions bilatérales et régionales communes, telles que le terrorisme, l’immigration illégale, le trafic de drogue et l’intégration économique».
«Le gouvernement des Etats-Unis a exhorté l’Algérie et le Maroc à reconnaître que des relations améliorées permettraient aux deux pays de se pencher sur les questions bilatérales et régionales communes telles que le terrorisme, l’immigration illégale, le trafic de drogue et l’intégration économique, a indiqué le département d’Etat, dans une réaction à MAP-Washington», lit-on dans ces supports qui ressassent le dernier discours de Mohammed VI dans lequel il appelait l’Algérie à un dialogue «direct» et «franc».
Cette nouvelle sortie des médias marocains coïncide, par ailleurs, avec la candidature d’un membre du Congrès à la présidence de la Commission des relations extérieures au sein de l’institution législative américaine. Or, il se trouve que ce candidat démocrate, Eliot Engel, est un fervent défenseur de l’occupation du Sahara Occidental par le régime monarchique marocain et fait preuve d’un zèle similaire sur la question palestinienne, apportant son soutien inconditionnel à Israël dont il est un des porte-voix à Washington.
Le Makhzen tente d’intimider l’Algérie en mettant en avant une réaction des Etats-Unis qui serait favorable à l’appel du pied de Mohammed VI, lequel appel a été superbement ignoré par les autorités algériennes qui y ont vu une énième manœuvre du roi à quelques encablures de la rencontre de Genève qui fera s’assoir les représentants du Maroc et du Front Polisario autour d’une même table de négociation.
Conscient que ce rendez-vous offre un grand avantage aux négociateurs sahraouis, le Makhzen s’échine à piéger l’Algérie qu’il voudrait voir impliquée directement dans les pourparlers. Ce que l’Algérie refuse catégoriquement, étant conviée à Genève en tant que pays voisin au même titre que la Mauritanie.
K. M.
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