Les messages codés du président Abdelaziz Bouteflika au roi du Maroc
Par Karim B. – Le président de la République s’est limité aux formules protocolaires de routine dans son message de félicitations qu’il a adressé au roi du Maroc à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance de son pays.
«L’occasion est (…) pour moi de vous réitérer notre détermination à œuvrer de concert avec vous pour consolider les relations de fraternité et de solidarité qui unissent nos deux pays et ancrer les relations bilatérales basées sur le respect mutuel, au mieux des aspirations de nos deux peuples au progrès, au développement et à la prospérité», a affirmé le président Bouteflika qui ne fait, ainsi, aucune référence à l’appel de Mohammed VI dans son dernier discours.
Bouteflika ignore de ce fait la «main tendue» par le souverain marocain qui avait tenté de piéger l’Algérie en l’appelant à un «dialogue franc», à quelques semaines de l’importante rencontre de Genève. Des sources autorisées avaient indiqué à Algeriepatriotique que l’Algérie avait toujours été la première à ouvrir la porte du dialogue avec le voisin de l’Ouest, mais Rabat a de tout temps saboté tous les efforts de rapprochement entre les deux pays.
La tentative de Mohammed VI d’impliquer l’Algérie dans le processus de décolonisation du Sahara Occidental sous l’égide des Nations unies, et dont une des étapes décisives consiste en la tenue des pourparlers directs entre le Maroc et le Front Polisario, a lamentablement échoué. Et la réponse tiède du président Bouteflika est une preuve, s’il en faut, que l’Algérie a bien compris le jeu malsain du Maroc, d’autant plus que ce dernier a appuyé sa démarche par une série de déclarations officielles de ses alliés, notamment la France, les monarchies du Golfe et des pays africains dont la politique étrangère est placée sous le giron de Paris, saluant l’initiative du roi du Maroc et appelant indirectement l’Algérie à y répondre favorablement.
Cette approche sordide laissait entendre insidieusement que l’Algérie serait derrière le blocage de la construction du Grand Maghreb et empêcherait le rapprochement entre les deux pays voisins.
En filigrane, le président de la République «glisse» un message codé au Maroc, à savoir que la situation entre les deux capitales est au point mort et que rien ne justifie un changement de cap de la part de l’Algérie tant que le Makhzen n’abandonne pas son attitude arrogante et ses coups de Jarnac.
K. B.
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