Un rapport de l’ONU : «La pauvreté fait des ravages en Grande-Bretagne»
De Londres, Sonia L.-S. – Alors que la Grande-Bretagne est depuis quelques jours plongée dans la plus grave crise politique de son histoire contemporaine, en raison du chaos suscité par la gestion désastreuse du dossier du Brexit par l’actuelle direction politique en charge des affaires dans le royaume, un rapport des Nations unies vient à point nommé enfoncer cette même équipe gouvernementale, en l’accusant d’être dans un total «déni» vis-à-vis des écarts de richesse qui se creusent dans le pays, et que le Brexit ne ferait qu’aggraver.
Dans un rapport alarmant de 24 pages, qui sera présenté au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies à Genève l’année prochaine, l’éminent avocat des droits de l’Homme Philip Alston a clairement indiqué qu’au Royaume-Uni, «la pauvreté est un choix politique». A l’issue d’une mission de douze jours sur le terrain, le responsable en charge de la pauvreté et des droits de l’Homme de l’instance onusienne a, dans la foulée, conclu à une «très forte détérioration de la situation des plus démunis», soulignant que le niveau de pauvreté des enfants de la 5e plus grande économie mondiale, qui pourrait frôler la barre des 40%, n’est «pas simplement une honte, c’est une calamité sociale et un désastre économique».
«C’est triste et c’est clairement injustifié», s’est indigné Philip Alston. «L’argent est là. Le gouvernement a récemment décidé de dépenser des sommes faramineuses dans des baisses d’impôts pour les plus riches», a-t-il dit, ajoutant que «cet argent aurait pu avoir un vrai impact sur la situation des personnes vivant dans la pauvreté». Pour le rapporteur de l’ONU sur la question de la pauvreté dans le monde, le Brexit aura inévitablement un impact sur l’économie britannique, peu importe les modalités de l’accord de divorce avec l’Union européenne.
Philip Aston a, par ailleurs, indiqué que le Royaume-Uni aurait maintenu plus d’avantages au sein de l’Union européenne, alors que son départ pourrait lui faire perdre des milliards de livres de fonds européens qui devraient soutenir en priorité les régions les plus déshéritées.
Les Britanniques commencent à prendre conscience de la profonde injustice qu’ils subissent, en voyant, notamment, les coûts exorbitants consacrés à l’entretien des palais de la reine Elizabeth II d’Angleterre, «au moment où une grande partie de sa fortune est investie dans les paradis fiscaux aux Bahamas», accusent-ils.
S. L.-S.
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