Rabat change de méthode pour draguer Alger après l’échec de ses tentatives
Par R. Mahmoudi – Après l’échec patent du parti islamiste marocain du Premier ministre, le PJD, dans ses tentatives d’établir des contacts avec ses homologues algériens, dans le cadre des démarches tous azimuts entreprises par le Makhzen suite à l’appel lancé par le roi Mohammed VI pour l’ouverture d’un dialogue «franc et direct» avec l’Algérie, c’est au tour du principal parti nationaliste, l’Istiqlal, de tenter sa chance.
Ce parti historique, fondé par Allel El-Fassi, est mis à contribution pour tenter de «sensibiliser» les partis nationalistes algériens au pouvoir, dans l’espoir de créer une brèche dans le mur de silence qu’oppose le gouvernement à l’initiative du roi.
Dans une déclaration, l’Istiqlal marocain essaie de jouer sur une corde sensible chez les Algériens, en leur rappelant la mythique conférence de Tanger de 1958 qui a regroupé, en pleine lutte armée en Algérie, les trois partis nationalistes maghrébins (le FLN, l’Istiqlal et le Néo-Destour tunisien) pour jeter les jalons de l’unité maghrébine. La direction de ce parti, toujours aussi servile au Palais et au Makhzen, même s’il n’occupe plus les premiers rangs depuis des années, appelle les Algériens à «commémorer l’anniversaire de la conférence de Tanger qui constitua un moment historique fort pour la construction d’un ensemble maghrébin aspirant à l’union, à la solidarité et à l’intégration».
Appelant insidieusement à la réouverture des frontières avec l’Algérie, fermées depuis 1994, le parti emblématique du nationalisme marocain exhorte tous les partis nationalistes du Maghreb à «traduire l’aspiration des peuples de la région pour une unité maghrébine sans frontières, comme l’avaient exprimé les luttes des mouvements de libération du Grand Maghreb, et concrétisée par l’esprit, les principes et les résolutions unionistes de la conférence de Tanger de 1958».
Pour rappel, les tentatives initiées, il y a une semaine, par le parti islamiste marocain, le Parti de la justice et le développement (PJD, Frères musulmans) en direction des formations algériennes de la même obédience pour leur exposer l’appel de Mohammed VI, avaient essuyé un échec retentissant. D’Ennahda au MSP, en passant par le Mouvement El-Binaa, tous les partis islamistes algériens ont exigé l’aval préalable du gouvernement algérien pour entamer tout dialogue.
R. M.
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