Salaires et conditions de travail : le Syndicat des imams menace Mohamed Aïssa
Par Hani Abdi −Le Syndicat national des imams hausse le ton et menace de recourir à une grève si ses revendications socioprofessionnelles ne sont pas satisfaites.
Djelloul Hadjimi, secrétaire général du Syndicat des imams, dénonce vivement l’attitude du ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, qui a catégoriquement rejeté la revendication d’augmentation de salaires. Mais Djelloul Hajdimi assure que les revendications des imams ne se limitent pas à la question salariale. Il s’agit de revendications plus larges et plus globales directement liées au cadre du travail de l’imam et aux moyens matériels mobilisés pour lui permettre de réussir sa mission. Djelloul Hadjimi impute l’entière responsabilité au ministère de tutelle en cas de recours à des actions de protestation. Il n’écarte d’ailleurs pas le recours à des actions de rue. Le secrétaire général du syndicat des imams se dit «étonné» par la réaction «ferme» et «intransigeante» du ministre des Affaires religieuses. Djelloul Hadjimi qualifie d’erreur «la fermeture des portes du dialogue» afin de trouver «ensemble» des solutions adéquates aux problèmes des imams qui persistent depuis de très longues années.Les imams n’ont pas demandé la lune, selon lui. Ils n’ont réclamé que leurs droits ignorés depuis de longues années. La revalorisation salariale, le logement de fonction, un véhicule de service et plus de sécurité sont autant de revendications soulevées par le Syndicat des imams.
Si le département de Mohamed Aïssa agit déjà en faveur d’une meilleure protection des imams contre les agressions de radicaux religieux, il appose en revanche une fin de non recevoir aux revendications matérielles. Mohamed Aïssa justifie son refus d’accéder à la demande d’augmenter les salaires par le statut de l’imam relevant du régime de la Fonction publique. Le salaire de l’imam est en moyenne de 40 000 DA, soit autant que celui perçu par l’enseignant. L’imam perçoit, en plus de ce salaire, des primes pouvant aller jusqu’à 60% de son salaire. Si l’imam arrache une augmentation salariale, c’est tout le corps enseignant, qui dépasse 400 000 personnes, qui réclamerait une revalorisation des salaires. Ce que le gouvernement ne pourrait pas se permettre dans la situation actuelle marquée par une crise financière qui ne cesse de s’accentuer. Les imams vont-ils mettre leurs menaces à exécution ? On le verra bientôt.
Il est à rappeler que le Syndicat des imams soutient un 5e mandat pour le président Bouteflika.
H. A.
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