La gauche européenne exige l’éviction de la lobbyiste du Makhzen Patricia Lalonde
Par Sadek Sahraoui – Le groupe de la gauche unitaire européenne (GUE/NGL) au Parlement européen (PE) a rejoint les voix (celle du groupe des Verts de l’Alliance libre européenne, ndlr) réclamant une enquête interne sur les députés européens impliqués dans le lobbying en faveur du Maroc, à la suite d’une enquête menée par du site EUobserver.
Ce site web a montré comment le Maroc fait pression illégalement sur le PE pour assoir ou légitimer sa colonisation du Sahara Occidental et pousser le PE à conclure avec lui un accord illégal. Le groupe GUE/NGL exige purement et simplement le remplacement du rapporteur principal du Parlement sur le dossier marocain, la libérale française Patricia Lalonde. Lalonde est membre du conseil d’administration d’une fondation pro-marocaine, ce qui est contraire aux règlements du PE.
Le Parlement doit se prononcer sur des cas graves de conflits d’intérêts impliquant des députés européens dans le dossier commercial UE-Maroc. Le groupe GUE/NGL s’inquiète d’une possible violation du code de conduite du Parlement européen par plusieurs députés européens impliqués dans des discussions sur les relations entre l’UE, le Maroc et le Sahara Occidental.
Il est reproché à ces Eurodéputés d’avoir volontairement caché leur appartenance au conseil d’administration d’EuroMedA, une fondation financée par le gouvernement marocain. «L’affaire semble présenter un conflit d’intérêts évident. Pour cette raison, nous appuyons la demande faite au président Tajani par le groupe des Verts/ALE de renvoyer l’affaire pour enquête», écrit le groupe de la gauche unitaire européenne dans un communiqué rendu public mercredi 28 novembre.
C’est la raison pour laquelle le groupe GUE/NGL dit avoir demandé au président et aux coordinateurs politiques de la Commission du commerce international du Parlement européen de se pencher sur la question de savoir si la députée européenne Patricia Lalonde doit rester la rapporteur du Parlement sur un accord clé entre l’UE et le Maroc. «Lalonde n’a jamais révélé de conflit d’intérêts réel ou potentiel en rapport avec le dossier examiné comme le demande le code de conduite du Parlement», s’insurgent les députés du GUE/GNL.
S. S.
Comment (11)