Le FIS dissous tente une incursion politique via l’élection présidentielle
Par R. Mahmoudi – Profitant du climat d’incertitude et d’instabilité institutionnelle qui règne depuis quelques semaines, les anciens dirigeants du parti dissous, en fins prédateurs, cherchent à se positionner dans le processus politique actuel, en avançant insidieusement leurs pions et en tentant, malicieusement, de s’incruster dans le débat autour de la prochaine présidentielle.
C’est ainsi que «la voix politique» du FIS Abdelkader Boukhekhem a trouvé le moment opportun pour lancer «une initiative» portant le sceau du parti dissous, dans laquelle il estime que sa mouvance a un rôle à jouer. Publiée sur deux pages, cette déclaration, qui a déjà la caution d’Ali Benhadj, se résume un appel pour l’organisation d’une «conférence nationale» devant regrouper l’ensemble des acteurs de la classe politique «sans exclusive», dont la mission principale serait de désigner «un candidat consensuel» à la prochaine élection présidentielle.
Boukhekhem fixe d’ores et déjà les qualités dont ce «candidat consensuel» doit être doté : sagacité, loyauté, compétence et esprit modéré. Selon Boukhekhem, «tout le monde devrait accompagner cet homme providentiel dans sa mission pour sauver le pays de tous les dangers qui le guettent et libérer l’Etat de tous les prédateurs et effacer les séquelles de la crise, sans occultation, ni négligence, ni accusations». Une charte qui fait la part belle aux anciens dirigeants du parti dissous et qui viendrait se substituer à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui interdit aux responsable de la tragédie nationale, c’est-à-dire à Boukhekhem et consorts, toute activité politique.
L’auteur de l’appel se dit convaincu que c’est la seule voie qui reste à l’Algérie pour sortir de la crise et pour échapper à une «révolte populaire inéluctable» qu’il voit se dessiner «si le statu quo actuel venait à perdurer».
R. M.
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