Situation en Algérie : Trump envoie son sous-secrétaire d’Etat en éclaireur
Par Kamel M. – Les Etats-Unis suivent de près l’ambiance politique fébrile en Algérie à l’approche de l’échéance électorale cruciale de 2019. C’est en éclaireur de Donald Trump que le sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, David Hale, se trouve à Alger où il a été reçu par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel.
«La visite en Algérie du haut responsable américain, qui s’inscrit dans le cadre des consultations politiques régulières entre les deux pays, a permis aux deux parties de procéder à une évaluation des bonnes relations qui lient les deux pays ainsi qu’à un échange approfondi sur la situation dans la sous-région», indique un communiqué laconique du ministère des Affaires étrangères. Mais il semble bien que la «situation dans la sous-région» n’est pas la seule préoccupation des Américains.
Beaucoup d’événements ont marqué la scène politique en Algérie ces derniers mois. Tout a commencé lorsque les services de sécurité ont intercepté une cargaison de 701 kg de cocaïne au port d’Oran en provenance du Brésil après une escale à Alicante, en Espagne.
Depuis, les événements se sont accélérés et une série de mesures radicales ont été prises en haut lieu. Et, bien qu’aucun lien n’ait été établi entre cette affaire gravissime et les limogeages qui ont touché de hauts responsables de l’Etat, notamment de l’armée et d’autres services de sécurité, les officines étrangères se sont intéressées à ces changements opérés par le président Bouteflika et décrits, au début, par le vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major comme étant «normaux».
Autre sujet d’importance qui intéresse les partenaires étrangers de l’Algérie au plus haut point, l’éventualité pour le président Bouteflika de se présenter pour sa propre succession. Bien que le chef de l’Etat ne se soit pas prononcé, l’ancien secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, avait brouillé les cartes en affirmant que Bouteflika «est le candidat du FLN pour un 5e mandat». Les médias occidentaux s’étaient empressés de relayer cette «annonce» considérée comme une candidature officielle.
La crise au sein du parti majoritaire a amplifié les incertitudes sur les perspectives politiques à l’approche de la présidentielle de 2019. Le discours ferme du président Bouteflika adressé ce mercredi à l’opinion publique à travers les walis, résonne comme une mise en garde sérieuse contre ceux que le Président accuse de vouloir semer le désordre dans le pays. A qui s’adressait-il ?
Les Algériens s’interrogent. Les Américains aussi.
K. M.
Comment (44)