Abdelkrim Abada : «Le FLN de Saïdani et Ould-Abbès nous fait honte !»
Par Kamel M. – C’est un Abdelkrim Abada remonté contre l’ancien secrétaire général du FLN qui est intervenu ce jeudi sur El-Bilad TV. Le coordinateur du mouvement de redressement a affirmé, en effet, que Djamel Ould-Abbès et avant lui Amar Saïdani ont détruit le parti par leur opportunisme. «Il est grand temps que le FLN soit restitué à ses vrais enfants», a souligné Abdelkrim Abada qui relève que l’actuel coordinateur du directoire du parti, Mouad Bouchareb, a pris langue avec lui et qu’une réunion est prévue entre les deux hommes dans le courant de cette semaine.
«Le FLN a besoin d’une césarienne pour le réformer», a confié Abdelkrim Abada qui a insisté sur la nécessité de revenir à la légalité, en organisant un congrès extraordinaire et en réhabilitant les instances dirigeantes du FLN, vidées par les secrétaires généraux qui se sont succédé à la tête de l’ancien parti unique.
«Nous avons honte de ce FLN», a regretté le coordinateur du mouvement de redressement, expliquant que, contrairement à ce qu’a toujours soutenu Djamel Ould-Abbès, le programme du FLN n’est pas celui du président Bouteflika. «Tous les partis de l’alliance tiennent le même discours. A quoi servirait le multipartisme dans ce cas ? Autant revenir au parti unique alors !» a ironisé Abdelkrim Abada, en précisant, néanmoins, qu’il soutient le président du parti et néanmoins président de la République.
«Le FLN, ce n’est pas Ould-Abbès, et Ould-Abbès n’est pas le FLN», a soutenu l’opposant aux précédentes directions du parti, accusant Ould-Abbès et Saïdani d’avoir exclu les vrais militants qu’ils ont remplacés par des hommes liges étrangers au FLN et qui ont été désignés au comité central.
Interrogé sur la possibilité que Mouad Bouchareb soit candidat à la présidentielle, Abdelkrim Abada a affirmé qu’on ne devient pas président «du jour au lendemain», insistant sur le fait que le chef de l’Etat doit être chevronné.
«Le FLN ne sera jamais contre l’Etat», a encore dit le membre du FLN, tout en appelant à une «autonomie» et à une «consultation de la base» pour que le parti «ne soit pas un instrument, mais une institution nationale qui a une vision, et qui ne doit pas être géré par des instructions» venant d’en haut. «Nous voulons un FLN au service du peuple et du pays et non pas de personnes, pas un parti dont les responsables visent des intérêts personnels», a ajouté Abada, estimant que le FLN «assume une part de responsabilité dans la situation actuelle du pays», en raison de la logique d’allégeances.
«Le peuple n’a pas besoin de bouffons», a martelé Abdelkrim Abada, qui dénonce la flagornerie des laudateurs, à l’image de Djamel Ould-Abbès, qu’il cible ouvertement et dont le Président n’a que faire, selon lui.
K. M.
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