Intérêt soudain des chancelleries occidentales pour Mokri et son parti
Par R. Mahmoudi – Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdarrazak Mokri, a reçu, successivement, les ambassadeurs des Etats-Unis et de l’Union européenne à Alger.
Selon des communiqués laconiques du parti, ces deux entrevues, qui ont eu lieu au siège du MSP, ont porté sur les questions d’actualité, aux plans politique et économique, mais on devine que les hôtes de Mokri ont certainement cherché à connaître la position de ce parti islamiste algérien sur deux points d’actualité : d’abord l’élection présidentielle en Algérie, que le chef du MSP présente comme «incertaine», voire «porteuse de périls» pour le pays.
Il faut dire que sur la question de la présidentielle, le parti de Mokri n’a pas encore arrêté sa décision et espère toujours fédérer une partie de la classe politique autour de son initiative dite «pour un consensus national», avec un président et un gouvernement consensuels. Pour Mokri, le pouvoir comme l’opposition n’ont pas de candidats de consensus, d’où sa proposition de reporter l’échéance électorale.
Second point qui intéresserait les deux diplomates occidentaux, et qui expliquerait cet intérêt soudain pour le MSP, c’est de connaître l’attitude exacte des islamistes algériens à la veille de la visite très controversée du prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane, en Algérie, programmée pour ce dimanche. Mokri et d’autres leaders islamistes sont à l’avant-garde d’une campagne qui ne fait qu’enfler dans les médias et sur les réseaux sociaux contre la venue de l’homme fort de Riyad, accusé d’avoir commandité l’assassinat du journaliste dissident Jamal Khashioggi, le 2 octobre dernier à Istanbul.
Mais on ne sait pas encore si le MSP et ses alliés envisagent des actions de rue, similaires à celles qui avaient été organisées, il y a quelques jours, à Tunis pour accueillir Ben Salmane.
R.M.
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