Le Makhzen perd ses deux principaux lobbyistes français à Bruxelles
Par Karim B. – Rien ne se passe comme prévu au Parlement européen pour le Makhzen. Sa politique d’achat des consciences est en train de s’écrouler comme un château de cartes. Les lobbyistes payés par Rabat en euros sonnants et trébuchants et en avantages divers au Maroc sont démasqués un à un et contraints soit de changer de discours, soit carrément de démissionner.
C’est le cas de l’eurodéputée française Patricia Lalonde qui vient de rendre le tablier de l’organisation créée par Gilles Pargneaux pour le compte du Makhzen dans le but d’influencer le vote du Parlement européen en faveur du Maroc dans le cadre des différents accords commerciaux en cours de discussion entre l’Union européenne et le voisin de l’Ouest. Patricia Lalonde, qui officie dans une des commissions en charge de négocier ces accords avec le Maroc, a été prise en flagrant délit de connivence avec le régime de Mohammed VI et a dû donc «démissionner» de la fondation EuroMedA, téléguidée par l’ancien ministre marocain des Affaires étrangères Salah-Eddine Mezouar pour, dit-elle, «éviter toute ambiguïté».
Mauvaise foi. Patricia Lalonde est députée. Or, comment une personnalité politique de ce rang peut-elle feindre ignorer le b.a.-ba de la diplomatie et adhérer ainsi à une instance fondée et financée par un Etat face auquel elle est appelée à défendre les intérêts de la communauté qu’elle représente, à savoir l’Union européenne ?
Patricia Lalonde a beau essayer de convaincre que son «jugement a toujours été guidé» par ce qu’elle «pense être juste, correct et objectif» et qu’elle «ne croit pas» que sa participation à EuroMedA «ait influencé de quelque manière que ce soit» son travail sur l’accord commercial UE-Maroc, sa malhonnêteté est établie.
En effet, pour tenter de camoufler sa collusion avec Rabat, elle a fait savoir qu’elle faisait également partie d’un «intergroupe sur le Sahara Occidental» qui s’oppose à l’accord commercial entre l’UE et le Maroc, s’enfonçant ainsi dans ses contradictions et renforçant l’idée qu’elle doit être écartée de la Commission européenne qui mène les négociations.
K. B.
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