Conseil de sécurité : la France tourne le dos à l’Allemagne pour sauver le Maroc
Par Sadek Sahraoui – La France a implicitement rejeté une proposition de renoncer à son siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies au profit de l’Union européenne, suggérant qu’elle cherchait plutôt à demander à l’Allemagne de devenir membre permanent du Conseil.
«La France soutient l’élargissement du Conseil de sécurité afin de présenter de nouveaux membres permanents tels que l’Allemagne, le Japon, le Brésil et l’Inde, ainsi que deux pays africains», a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Muhll, dans un communiqué.
Le vice-chancelier allemand et ministre des Finances, Olaf Schultz, a suggéré mercredi 28 novembre que Paris renonce à son siège permanent au Conseil de sécurité en faveur de l’Union européenne, ce qui renforcerait le poids diplomatique de l’Union au niveau mondial. Cependant, Paris n’est pas du même avis, préférant plutôt «coordonner» ses positions avec l’Allemagne «dans l’esprit du partenariat franco-allemand», a déclaré une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Des observateurs expliquent le refus de la France de mettre son siège au Conseil de sécurité de l’ONU au service de l’UE par sa crainte de ne plus pouvoir protéger ses alliés africains, en particulier le Maroc dont elle soutient le plan de colonisation du Sahara Occidental.
A partir de janvier 2019, l’Allemagne occupera pendant deux ans l’un des dix sièges des membres non permanents du Conseil de sécurité.
Soulignant sa position sur le siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, Paris a souligné qu’elle «tiendra compte de toutes les positions européennes dans l’expression de ses intérêts nationaux» et «participera activement à la coordination de la position de l’UE dans le cadre des Nations unies».
S. S.
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