Des Palestiniens retenus en Algérie refusent leur rapatriement vers Ghaza
Par R. Mahmoudi – Plusieurs familles palestiniennes se sont rassemblées samedi à Ghaza, munies de drapeaux algériens et de portraits du président Bouteflika, pour demander aux autorités algériennes de libérer 53 jeunes migrants retenus en Algérie depuis deux mois, pour immigration clandestine, en les priant de ne pas les rapatrier vers Ghaza, ni vers l’Egypte. Elles craignent que les autorités égyptiennes les renvoient dans la bande de Ghaza et ne leur permettent plus d’en sortir. D’après ces familles, leurs enfants, en quête de travail, avaient voulu transiter par l’Algérie pour rejoindre essentiellement l’Italie.
Les manifestants palestiniens en appellent à la fraternité historique entre les deux peuples et demandent aux hautes autorités politiques algériennes d’ordonner leur remise en liberté pour leur permettre de poursuivre leur chemin vers l’Europe. Jugés, la majorité des 53 détenus ont été condamnés à 3 moins de prison avec sursis. Contacté par les familles, l’ambassadeur de Palestine à Alger avait promis d’intervenir auprès des autorités algériennes pour obtenir leur libération. Ces familles se plaignent surtout de l’absence de communication avec leurs enfants depuis qu’on leur a retiré leurs passeports et leurs téléphones.
Par leur action et leurs slogans, ces familles palestiniennes espèrent bénéficier d’un traitement de faveur parce qu’elles savent pertinemment qu’une telle demande n’est pas légale et risque d’ouvrir la voie à d’autres cas similaires. Aucun pays ne peut se permettre le luxe de se transformer en zone de transit pour les migrants clandestins dans une conjoncture aussi tendue, ni même en zone de rétention, comme il lui a été demandé par les pays européens.
Au-delà des vicissitudes que vivent ces jeunes Palestiniens, cette histoire lève un voile sur l’extrême précarité dans laquelle vit la population palestinienne, un aspect peu relaté, voire occulté, par les médias internationaux qui n’évoquent que les contingences politiques ou d’ordre géopolitique.
R. M.
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