Abderrezak Mokri réclame le report de la présidentielle
Par Hani Abdi Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Mokri, tente de rebondir après l’échec cuisant de sa première initiative pour le consensus national. Ainsi, ce responsable politique, très lié au mouvement des Frères musulmans turc, appelle formellement au report de la présidentielle d’un an. «Nous demandons le report de la présidentielle pour une durée maximale d’une année avec des conditions consensuelles», affirme-t-il, dans un entretien publié ce matin au quotidien arabophone El-Khabar.
Mokri justifie sa demande de report de cette échéance électorale par «l’absence d’horizons clairs pour le pays». Cette absence d’horizons est due, d’après lui, à l’intenable option du 5e mandat. L’espoir de faire aboutir ce projet de «la continuité» semble, selon lui, s’effilocher sous le poids de la maladie persistante du président Bouteflika.
Le chef du MSP assure que l’état de santé du chef de l’Etat s’est beaucoup dégradé au point de rendre irréalisable le 5e mandat. Mokri motive aussi sa demande de report de la présidentielle par l’absence d’un candidat consensuel au sein même du régime en place. Pour lui, ni Ahmed Ouyahia, ni Abdelmalek Sellal, ni encore moins Tayeb Louh ou Nourreddine Bedoui ne font consensus pour succéder au chef de l’Etat.
Mokri, qui tient à ce report, exclut toute influence du pouvoir qui vaudrait aussi prolonger le mandat présidentiel pour mieux préparer la succession. Pourquoi le chef du MSP, qui a déjà demandé à l’ANP d’intervenir pour assurer une transition démocratique pacifique, change-t-il de «projet» pour réclamer le report de la présidentielle ? Y a-t-il un lien entre sa demande et ses voyages en Turquie ? A-t-il reçu des «conseils» de la confrérie à laquelle il appartient ?
Abderrezak Mokri ne cache plus son inféodation aux Frères musulmans et son admiration du président Erdogan, devenu par la force des choses le leader de ce mouvement islamiste transnational. D’ailleurs, sa campagne contre le prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salmane, ne pouvait être dissociée du conflit ouvert entre l’Arabie Saoudite les frères musulmans du Qatar.
H. A.
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