Le film sur Larbi Ben M’hidi définitivement interdit de projection
Par Sarah L. – Le ministère de la Culture a définitivement interdit la projection du film sur le chahid Larbi Ben M’hidi, rapporte la chaîne de télévision privée Dzaïr News.
Le réalisateur et les institutions officielles ne semblent donc pas avoir trouvé un compromis, Bachir Derraïs ayant refusé de revoir certaines scènes du film qui a coûté 45 milliards de centimes à l’Etat.
Le réalisateur avait déclaré à Algeriepatriotique qu’il ne comprenait pas les raisons de cette levée de boucliers contre son film, d’autant plus, avait-il précisé, que ni le ministère de la Culture ni celui des Moudjahidine n’avaient émis une quelconque réserve durant le tournage.
«J’ai l’impression que le pouvoir – enfin, le gouvernement – n’est pas prêt à dévoiler certaines choses. Il continue à cacher certains aspects de l’histoire algérienne, certains tabous. Ç’aurait été compréhensible dans les années 1960 ou 1970, mais, aujourd’hui, il n’y a aucune raison de censurer l’histoire ou d’éviter de parler de certaines choses qui fâchent», avait confié le réalisateur dans un entretien à notre site. «Ceux qui ont fait la Révolution sont avant tout des êtres humains, avec leurs qualités et leurs défauts. Aussi, je ne vois pas pourquoi on devrait s’autocensurer ou subir la censure», avait-il objecté, en ajoutant qu’il a réalisé le film «avec beaucoup de recul» en se basant «sur des faits historiques réels, sur des livres, sur des récits et sur des témoignages».
«J’estime, avait-il assuré, que je n’ai commis aucune erreur historique, contrairement à ce que certains essayent de faire croire. Toutes les scènes qui ont été tournées sont vérifiées et authentifiées par les témoins et les livres. Tout ce qu’il y a, c’est que le système algérien ne veut pas qu’on parle de certaines choses».
Pour sa part, la sœur de Larbi Ben M’hidi avait affirmé qu’elle aurait «préféré» que Bachir Derraïs ne réalise pas le film sur son frère. «Je lui ai parlé plusieurs fois au téléphone et je lui ai dit que son film était truffé d’erreurs», avait affirmé Mme Drifa Ben M’hidi sur El-Djazaïria TV.
La sœur du héros de la guerre de Libération nationale avait rappelé que François Mitterrand en personne avait ordonné l’exécution de Larbi Ben M’hidi et que ce dernier n’était pas uniquement un homme politique, mais aussi un combattant dans les rangs de l’ALN, contrairement à ce que laisse entendre le réalisateur du film controversé dont la projection n’aura donc jamais lieu.
S. L.
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