Le rideau de l’éphémère pièce de théâtre macronien va tomber
Par Mesloub Khider – «Macron : hier bourgeoisement salué, aujourd’hui populairement conspué, demain révolutionnairement destitué.» Le prochain acte s’annonce dramatique pour la France de la finance. Tragique pour son financier de président. Le troisième acte avait déjà enflammé la scène élyséenne. Embrasé les artères cossues bourgeoises. Consumé les boutiques luxueuses parisiennes.
Le grand argentier de la banque de Rothschild, propulsé accidentellement à la tête du conseil d’administration étatique du capital français, s’apprête à ranger sa vaisselle politique de pacotille, sa porcelaine économique largement ébréchée, les bijoux sociaux publics destinés à ses frères de la classe bourgeoise dans ses cartons de la République en mauvaise marche, à la funeste démarche.
Toutes ces affaires, devenant corollairement propriété politique du peuple, l’ont réveillé enfin de sa torpeur combative. Dorénavant, il va falloir compter avec ce peuple de France précarisé et prolétarisé, outragé, brisé, martyrisé, mais désormais déterminé à se libérer.
Le peuple, longtemps relégué au rôle de spectateur, s’est enfin résolu à s’arracher à sa léthargique existence sociale pour prendre d’assaut la scène de la vie politique depuis toujours tenue par des marionnettes manipulées par le capital mondialisé, apatride.
Le peuple a décidé d’être le metteur en scène de sa vie. L’auteur exclusif de son destin politique. L’acteur principal de son existence économique. Le bénéficiaire essentiel des recettes de la production de son existence laborieuse. Le joyeux représentant de son combat politique mené en qualité d’honorable auteur, de virtuose et vertueux acteur. Les scénarios habituels, traditionnellement jouées par les potiches politiques costumées et cravatées, vont passer à la trappe. De même, les mises en scène, tramées dans les coulisses par les décideurs financiers, vont être remisées au musée de l’histoire.
Désormais, l’heure est à l’élaboration d’un scénario de vie écrit et joué par le peuple, pour le peuple, mais contre les nantis, ces parasites suceurs de sang ouvrier.
Depuis que le peuple a foulé le pavé parisien de ses héroïques pieds insurrectionnels, le palais élyséen tremble de terreur. Depuis qu’il arbore fièrement son gilet pare-politicien jaune, le pouvoir voit rouge. Depuis qu’il clame haut et fort son droit à vivre dans la dignité, les murs du gouvernement bruissent de sourdes inquiétudes. Depuis qu’il menace de prendre d’assaut le palais de l’Elysée, la tranquillité des puissants suinte de sueurs froides. Depuis qu’il s’est résolu à réaliser son rêve de justice sociale, les classes dominantes sont saisies de cauchemars. Depuis que les femmes du peuple se sont impliquées majoritairement dans le mouvement de lutte, le féminisme a dévoilé dans toute sa nudité et nullité sa nature bourgeoise. Depuis qu’il paralyse l’économie par ses blocages, les patrons ont compris le pouvoir de nuisance et de puissance du peuple. Depuis qu’il occupe socialement la rue, les permanences institutionnelles politiques bourgeoises (Présidence, Parlement, syndicats, partis politiques) ont prouvé leur insignifiance, leur futilité, leur platitude, leur petitesse ; elles ont dévoilé leur scélératesse, leur traîtrise, leur compromission, leur bassesse.
Le peuple en action va signifier la fin de la pièce théâtrale marconienne. Il a décidé de ne plus participer à la comédie politique bourgeoise, à la bouffonnerie électorale, à la pantalonnade syndicale mafieuse, à la tartuferie démocratique, aux délibérations byzantines, aux pourparlers dans le secret, en un mot à la «société du spectacle».
Dès maintenant, le peuple s’est invité sur la scène politique de la lutte. Avec la perspective de la politique de la faim du contrôle total de sa vie. De la fin de la politique bourgeoise repue, corrompue, rompue de la réalité populaire. Il veut inscrire désormais son action dans une dynamique de la politique de la mort de sa funèbre existence sociale réduite à la survie. De l’enterrement de la classe politique parasitaire responsable de sa misère. De l’inhumation des programmes antisociaux, des démantèlements des services sociaux, des politiques économiques du capital. De l’ensevelissement définitif de la société marchande. Dans une dynamique de la politique de l’instauration d’une société humaine universelle débarrassée du capitalisme exploiteur, affameur, criminel, terroriste, belliqueux, semeur de guerres.
L’exemplaire lutte du peuple français a déjà fait tache d’huile. D’autres pays européens s’embrasent à leur tour. Des initiatives du type Gilets jaunes commencent à apparaître en Belgique, en Italie, en Bulgarie, en Hollande, et même dans la riche Allemagne.
«On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré» (Albert Einstein).
M. K.
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